Un candidat du FFS contredit la position de son parti
Le candidat du Front des forces socialistes (FFS) dans le Nord de la France, Samir Bouakouir, rejette les résultats des élections législatives. Dans une déclaration rendue publique aujourd’hui, M. Bouakouir, représentant du FFS à l’étranger, estime que ces résultats ne reflètent ni l’«ancrage» du parti ni son engagement quotidien aux côtés du peuple. Pour lui, il n’y a pas l’ombre d’un doute que «la stratégie du pouvoir algérien était d’affaiblir le FFS, de le neutraliser, et de l’éloigner des luttes populaires pacifiques et des préoccupations quotidiennes des Algériens». Cette stratégie vise, selon lui, à accoutumer le parti et l’inscrire dans les luttes claniques du pouvoir. M. Bouakouir, qui a appelé durant sa campagne électorale en France à un vote massif, défend cependant la participation de son parti aux élections législatives dont l’objectif était celui de remobiliser les militants du parti et de «donner une chance à un changement pacifique ordonné et progressif». Ce changement, admet-il, n’a malheureusement pas eu lieu. Pour M. Bouakouir, le FFS n’a rien perdu en participant à ce scrutin. Au contraire, il «a réussi à remobiliser la société et faire émerger une vraie conscience politique et une vraie culture citoyenne». Il estime en revanche que le perdant est plutôt le pouvoir qui «a raté une fois de plus l’opportunité d’entrer dans l’histoire en ouvrant la voie au changement pacifique». Il regrette aussi que les dirigeants du pays fassent monter les partisans de la participation contre les défenseurs du boycott. «Ceux qui ont agi dans ce sens n’ont cherché qu’à affaiblir le potentiel démocratique du pays et annihiler toute démarche de convergence des forces de la démocratie et du progrès», a-t-il souligné. Durant la campagne, il n’a nullement ménagé les boycotteurs, considérant que «dans la situation nationale actuelle, marquée par une société désintéressée de la chose politique et la situation géopolitique, avec l'exemple le plus récent du Mali voisin, la question du boycott dans une telle conjoncture ne rimerait à rien». M. Bouakouir reste optimiste pour l’avenir et estime que le combat doit continuer pour «concrétiser le changement espéré par les Algériens». Pour ce faire, il appelle les cadres et les militants de son parti à la mobilisation et au rassemblement. Il propose dans ce sillage la tenue prochaine d’une conférence nationale des cadres en vue de mettre en place une stratégie pour «accompagner et transformer les révoltes populaires en force politique pour le changement». Le FFS, faut-il le rappeler, a obtenu 20 sièges à l’APN.
Sonia B.
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