L’Arabie Saoudite annexe le Bahreïn et irrite l’Iran
C'est officiel, le Bahreïn est désormais annexé à l’Arabie Saoudite dans les domaines sécuritaire, défensif, économique et diplomatique. Un projet d'union des monarchies du Golfe, voulue par l'Arabie Saoudite, concrétisé au sommet du Conseil de coopération du Golfe (CCG), hier à Riyad. L'information rapportée par la chaîne Al-Alam a été confirmée par la ministre d'Etat bahreïnie aux Affaires de l'information, Samira Rajab. Cette dernière a affirmé qu'après des mois de discussions et de pourparlers entre les deux monarchies, son pays avait accepté le plan du roi saoudien. La ministre avait précisé, auparavant, que l'idée d'une union du Golfe «a été proposée par l’Arabie Saoudite» et que le Bahreïn l’avait soutenue, laissant entendre que le projet devrait démarrer avec ces deux pays, membres du CCG aux côtés des Emirats arabes unis, d’Oman, du Qatar et du Koweït. Elle a justifié cette idée d'union par le besoin «de se défendre face aux menaces qui guettent la région aux plans politique, économique, sécuritaire et militaire» Message codé dirigé vers l’Iran voisin. Cette importante décision, signale-t-on, a été prise sans référendum, suscitant la colère du peuple bahreïni. L'opposition a appelé, hier, à une marche de la colère pour protester contre ce projet d'annexion, qualifiant cette union forcée de «maléfique» et estimant que ce projet est «une atteinte à l'indépendance, la dignité et la souveraineté du Bahreïn». Le secrétaire général du Wefaq bahreïni, Ali Salman, a rejeté l'idée de confédéralisme avec l'Arabie, soulignant qu'«aucune puissance, même la famille au pouvoir à Bahreïn, n'a le droit de décider d'une chose aussi cruciale, sans consulter, au préalable, le peuple». L'Iran, par la voix de son Madjlis, a sévèrement condamné cette union. Reste à savoir comment Téhéran va réagir face à cet expansionnisme saoudien voulu par les Américains.
Mohamed El-Ghazi