Antal Fekete : «Revenir au standard or avant la faillite mondiale»
Dans son livre Le retour au standard Or – dont le format de grand lingot d'or annonce déjà l’originalité des idées qui y sont exprimées (voir les «bonnes feuilles») – le professeur Antal Fekete fait remonter la cause réelle de la crise financière actuelle au 15 août 1971, quand «la conspiration de Richard Nixon et de Milton Friedman», comme il l’appelle, a frappé la pierre angulaire de l’édifice des Etats-Unis et du système financier mondial, à savoir le lien entre l’or et le dollar.
Pour le Pr Fekete, le système financier mondial se dirige vers l'explosion malgré les assurances des médias qui annoncent le contraire à travers les assertions de journalistes «spécialisés» selon lesquelles les moyens existent pour corriger la trajectoire. Le Pr Fekete ne manque, d’ailleurs, pas d’égratigner au passage ces journalistes : «Si, écrit-il, les universités sont les lions apprivoisés des banques, alors le journalisme financier est leur caniche.» Il n’épargne pas, non plus, les économistes vus comme «des charlatans, des bonimenteurs qui, tout en se délectant de leur propre gloire, sont totalement incapables de prévoir un effondrement financier, même quand ils le regardent fixement dans les yeux, comme l'a montré leur misérable performance de 2007». «Pis encore, ajoute-t-il, ils sont même totalement incapables d'admettre leurs propres erreurs.» Ce sont, à ses yeux, de «pseudo-économistes» qui compliquent la compréhension des choses pourtant simples.
Théoricien de l'or depuis quarante ans et considéré comme l’un des plus grands économistes du XXe siècle, le Pr Fekete affirme que le système reposant sur la monnaie-papier (euro, dollar) est arrivé à son terme. Depuis 1971, fait-il observer, la monnaie n'est créée sur aucune base physique. Autrement dit, explique le Pr Fekete, au lieu d'être adossée à un métal précieux (qui est en quantité limitée, connue) la monnaie est adossée à des dettes, raison pour laquelle, écrit-il, «il n'y a aucune limite à l'endettement des Etats, leurs dettes sont infinies». Avant 1971, rappelle-t-il, la dette américaine détenue par les gouvernements étrangers et les banques centrales était garantie par des lingots d’or. Aujourd’hui, le refinancement de la dette avec des obligations adossées à l’or constitue le remède irremplaçable. Pour l’auteur, le recours à l’or et l’argent par les gouvernements est inévitable notamment pour refinancer les dettes des Etats.
Son livre se termine par une longue interview (voir en documents) accordée à son éditeur «Le jardin du livre» dans laquelle il situe l’année 2012 comme l’année qui amorcera le retour au standard or.
Ramdane Ouahdi
Lire interview dans la rubrique «documents» et les bonnes feuilles dans la rubrique «bibliothèque»
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