Disparition de Carlos Fuentes, un géant de la littérature latino-américaine

L'écrivain et diplomate mexicain Carlos Fuentes, prix Cervantes 1987 et géant de la littérature latino-américaine, auteur notamment de La plus limpide région (1958), est mort mardi à l'âge de 83 ans dans un hôpital de Mexico.
«Je regrette profondément le décès de notre estimé et admiré Carlos Fuentes, écrivain et Mexicain universel. Qu'il repose en paix», a annoncé le président Felipe Calderon via son compte Twitter.

L'écrivain et diplomate mexicain Carlos Fuentes, prix Cervantes 1987 et géant de la littérature latino-américaine, auteur notamment de La plus limpide région (1958), est mort mardi à l'âge de 83 ans dans un hôpital de Mexico.
«Je regrette profondément le décès de notre estimé et admiré Carlos Fuentes, écrivain et Mexicain universel. Qu'il repose en paix», a annoncé le président Felipe Calderon via son compte Twitter.
Selon la presse locale, Carlos Fuentes, auteur d'une cinquantaine d'œuvres (romans, nouvelles, essais, théâtre, scénarios, articles), aurait succombé à des problèmes cardiaques dans un hôpital du sud de la capitale mexicaine.
Dans toutes ses œuvres, l’écrivain, qui a perdu ses deux enfants, a mis en avant les bienfaits du métissage culturel, les conflits entre le passé et le présent, ou les rapports entre l'Europe et l'Amérique.
«Carlos Fuentes est mort dans son Mexique. Son absence ébranle tout le pays (…) Adieu, maestro !», a commenté dans un communiqué Consuelo Saizar, présidente du Conseil national pour la culture et les arts mexicain.
Le Péruvien Mario Vargas Llosa, prix Nobel de littérature 2010, a quant à lui fait part de sa peine» en apprenant le décès de son «ami».
«J'ai eu beaucoup de peine en apprenant la mort de Carlos Fuentes. Je le connaissais depuis 50 ans et nous sommes restés amis tout ce temps sans que rien, jamais, ne viennent assombrir cette amitié», a écrit M. Vargas Llosa dans cette déclaration diffusée par sa fille sur Twitter.
«Il laisse une œuvre énorme qui constitue un témoignage éloquent sur tous les grands problèmes politiques et les réalités culturelles de notre temps. Il manquera non seulement à ses amis mais également à de nombreux lecteurs», conclut l'écrivain péruvien, actuellement à Madrid.
Faisant partie, aux côtés d'Octavio Paz, Gabriel Garcia Marquez ou Mario Vargas Llosa des géants de la littérature latino-américaine contemporaine, l'auteur de La mort d'Artemio Cruz (1962) a souvent été cité pour le Nobel et reçu les prix les plus prestigieux de la littérature en langue espagnole, dont le prix Prince des Asturies.
Il avait aussi été décoré de la Légion d'honneur par l'ancien président français François Mitterrand en 1992.
Professeur à Harvard et Cambridge, Princeton et Columbia, il était docteur honoris causa de multiples universités à travers le monde, la dernière étant celle des îles Baléares, qui l'avait distingué la veille de sa mort.
Fils de diplomate, il a passé ses premières années en Equateur, en Uruguay, au Brésil ou aux Etats-Unis, avant de retourner au Mexique, où il fera des études de droit.
Ecrivain et diplomate, un temps ambassadeur du Mexique en France (1975-1977), il portait depuis plus d'un demi-siècle un regard critique sur la société mexicaine contemporaine.
En 2009, Carlos Fuentes expliquait lors du salon du Livre de Paris écrire en espagnol parce qu' «il y a des choses qu'on ne pouvait dire qu'en espagnol. C'était une terre vierge pour l'écrivain».
Homme de gauche, il avait en 2004 spectaculairement dénoncé la politique de l'ancien président américain George W. Bush, auquel il a consacré une série d'articles regroupés sous le titre «Contre Bush».
Mais ses critiques n'ont pas épargné non plus le régime du Vénézuélien Hugo Chavez, qualifiant ce dernier de «pire» président de la région.
En 2008, à l'occasion d'un hommage national pour ses 80 ans, il expliquait : «On doit avoir très peur d'écrire. Ca n'est pas un acte naturel comme manger, ou faire l'amour. D'une certaine façon, c'est un acte contre nature. C'est dire à la nature qu'elle ne suffit pas, qu'il faut une autre réalité, l'imagination littéraire.»
Outre son roman Terra Nostra, l’une de ses œuvres la plus connue, on retient également l’ouvrage Le Vieux gringo, porté à l’écran par Luis Puenzo en 1989 et qui met en scène Gregory Peck et Jane Fonda. Ses dernières années, il a fait paraître Le Bonheur des Familles, La volonté et la fortune, Adam en Eden et Vlad. Avec plus de 40 œuvres, nouvelles, articles, et essais, Carlos Fuentes est toujours resté libre, fidèle à ses convictions.
R. C. /Agences

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