Les voisins de Warda El-Djazaïria racontent la face cachée de sa vie
Derrière le grand charisme qui se dégageait de la diva de la chanson arabe, se cachait une citoyenne normale qui menait sa vie de famille avec ses hauts et ses bas. Des voisins de Warda El-Djazaïria à la rue Henri Alexandre, à Alger, racontent à «algeriepatriotique» comment cette personnalité à la réputation universelle se comportait dans sa vie de tous les jours. En 1963, Warda El-Djazaïria épouse Djamel Kesri, un des fondateurs de l’ancienne Sécurité militaire (SM) aux côtés de Kasdi Merbah. Leur mariage ne durera pas longtemps. Les voisins se souviennent que Warda El-Djazaïria fréquentait le marché Meissonnier (Ferhat-Boussad actuellement) comme une citoyenne lambda, où elle avait pour habitude de faire ses courses. Après son exil en Egypte, elle se rendait de moins en moins à son ancien domicile de la rue Henri Alexandre jusqu’à ce qu’elle s’en éloignât définitivement. Sa relation avec sa fille – Widad de son nom -, qui occupait l’appartement familial, s’était dégradée au point que les deux femmes ne se parlaient plus. Widad, racontent les voisins, était «rebelle» et elle-même «divorcée». Widad, qui avait cessé de rendre visite à sa mère, lui reprochait son «attachement excessif» à son frère Ryad avec qui elle était également en disgrâce : «Ryad était tout pour elle. C’était son manager et son confident», nous dit-on. Pour pallier cette relation froide entre la mère et sa fille, disent encore les voisins, la chanteuse disparue avait transféré toute son affection vers sa petite-fille Dalal qu’elle aimait par-dessus tout et qui lui rendait souvent visite au Caire. N’ayant pas de pied-à-terre en Algérie, le président Bouteflika, qui lui demanda un jour pourquoi elle ne rentrait pas définitivement au pays, a mis à sa disposition une villa à la résidence d’Etat du Club des Pins où a eu lieu sa veillée funèbre. Derrière Warda la cantatrice, il y avait Warda la femme.
Lina S.
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