Amr Moussa a empoché 5 millions de dollars de la Ligue arabe
L’ancien secrétaire général de la Ligue arabe et, par ailleurs, candidat à la présidentielle égyptienne, Amr Moussa, a confirmé, dans une interview parue au journal arabophone algérien El Khabar, avoir touché une prime de cinq millions de dollars, avant de quitter son poste. Cette information pose la double question du rôle joué par ce diplomate dans le renversement du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi et de la gestion des deniers de cette institution financée par les Etats membres – donc par le contribuable – y compris l’Algérie. On se souvient que, lors des bombardements de l’Otan en Libye, Amr Moussa, qui avait déjà l’œil rivé sur le fauteuil de Moubarak, avait déclaré, contre toute attente, que «ce qui s'est passé en Libye diffère du but qui est d'imposer une zone d'exclusion aérienne» et que «ce que nous voulons, c'est la protection des civils et pas le bombardement d'autres civils». Cette sortie inattendue de celui qui avait fait des pieds et des mains pour donner une couverture juridique internationale à ce qui s’apparente à un acte de vengeance des rois du Qatar et de l’Arabie Saoudite contre le tonitruant guide libyen avait fait l’effet d’une bombe qu’il fallait vite désamorcer. Quelques jours plus tard, le même Amr Moussa revient sur ses déclarations en affirmant que ses propos avaient été «mal interprétés». «Nous sommes engagés envers la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU, nous n'avons pas d'objection à cette décision, surtout qu'elle n'appelle pas à une invasion du territoire libyen», avait-il rectifié, dans une sorte de mise au point dictée. Connu pour son opportunisme, Amr Moussa s’est démarqué du pouvoir de Moubarak mais avec un minimum de casse. C’est ainsi qu’il se verra coopté à la tête de l’organisation arabe après qu’il fut ministre des Affaires étrangères. En fin calculateur, Moussa est sorti indemne de sa position de mi-opposant mi-pouvoir, sa carrière internationale s’étant déroulée sans heurt jusqu’au bout et la rue égyptienne révoltée ne lui reprochant pas ses accointances passées avec l’ancien régime.
Lina S.
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