Cet Américain qui distribue les conseils à nos «élus»
L’ambassadeur américain, Henry S. Ensher, est allé en Kabylie pour faire connaître son opinion sur la vie politique en Algérie, prenant même la permission d’interférer dans les affaires algéro-algériennes. Ainsi, dans une conférence de presse animée à Tizi Ouzou, il a annoncé que les Etats-Unis travailleront avec la nouvelle Assemblée populaire nationale issue des élections législatives du 10 mai dernier. Le «printemps algérien» n’a pas les couleurs souhaitées à Washington, qu’à cela ne tienne ! Contre mauvaise fortune, l’ambassadeur fait bon cœur. Il semble admettre que l’Algérie n’est pas n’importe quel pays de la région, c’est l’exception, elle l’a démontré. Pour autant, il n’abandonne pas le ton du donneur de leçons. Il s’adresse à nos élus comme s’ils étaient ses élèves. Il leur conseille de poursuivre les réformes politiques maintenant que les élections sont passées. Son pays, dit-il, «est prêt à travailler avec n’importe quel pays à condition que son gouvernement soit le reflet de la volonté populaire». Au passage, l’ambassadeur avoue qu’à Washington, ses supérieurs sont en retard sur la connaissance des réalités algériennes. La preuve, il est concerné par le «Travel Warning» lancé sur l’Algérie au début du mois de mai par le Département d’Etat, mais ne croit pas un mot de son contenu alarmiste. Lui qui, dans sa carrière, a exercé en Afghanistan et en Irak, en période de guerre, a une autre idée des risques sécuritaires.
Lazhar Houari
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