Biotechnologies : ce que les Américains exigent de l’Algérie
Annoncée en grande pompe par le ministre de la Santé, la création d’un pôle international de biotechnologie et de production des médicaments en coopération avec de grands laboratoires américains n’est pas pour demain. La raison en est que ce projet ambitieux se heurte à de multiples difficultés, a-t-on appris d’une source proche du dossier. Premier couac, la collecte d’informations confiée à l’institut londonien Deloitte s’est avérée plus compliquée que prévue, essentiellement auprès des institutions publiques. Pour faire aboutir cet ambitieux projet qui donnera à l’Algérie le statut de leader en la matière dans toute la région MENA, les Américains demandent au gouvernement algérien des efforts supplémentaires dans plusieurs domaines. Il s’agit, entre autres, d’impliquer dans le projet des experts et des spécialistes aguerris du secteur pharmaceutique. Autre point soulevé : les textes réglementaires régissant le secteur – considérés comme trop rigides – qu’il conviendrait d’améliorer. Pour booster l’industrie pharmaceutique, les Américains recommandent quelques règles afin de garantir une concurrence loyale entre producteurs. Parmi ces règles, le prix des produits pharmaceutiques qui doivent être administrés, mais aussi la protection de la propriété intellectuelle, en se hissant aux standards internationaux. Ils demandent également des mesures fiscales incitatives et l’encouragement d’un financement compétitif des investissements. Il y a aussi le volet relatif au soutien financier de l’Etat à la recherche scientifique, à la fois à l’université et dans les hôpitaux et cliniques. La réalisation de ce pôle biotechnologique nécessitera ainsi, d’après les Américains, un assainissement du cadre juridique ainsi que la révision du système du financement des investissements. Un chantier titanesque qui en dit long sur l'état du secteur de la santé.
Sonia B.
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