FFS : des cadres du parti préparent une riposte collective

Le ton menaçant dont a usé Hocine Aït Ahmed à l’encontre des «voix discordantes» n’a fait qu’attiser les tensions au FFS. Les cadres et militants qui se sont opposés à la «nouvelle» ligne politique imprimée au parti préparent une riposte collective. Convaincus que le FFS a été «dévié» de sa ligne traditionnelle, ils s’échinent à organiser la contestation et en finir avec cette «gestion opaque qui met en péril l’avenir du parti». Une première réunion a été tenue aujourd’hui à Ouacifs, Tizi Ouzou, a-t-on appris d’une source proche du parti. «Ce conclave a regroupé une quarantaine de cadres qui ont vivement dénoncé l’attitude et la ligne de conduite de l’actuelle direction nationale», a précisé notre source. Les participants à cette rencontre, dont des membres du conseil fédéral de Tizi Ouzou, ont appelé à un conseil national extraordinaire afin de faire le bilan de la participation aux législatives et d’en tirer les conclusions. Une participation qu’ils considèrent d’ores et déjà contraire à la «ligne directrice» du parti qui «a toujours refusé d’être partie prenante des manigances du pouvoir». Ces frondeurs reprennent également la proposition faite par une figure du parti, Samir Bouakouir, et demandent l’organisation d’une conférence nationale des cadres pour «discuter et débattre librement» de la situation interne et externe du plus vieux parti de l’opposition. Les participants à la réunion de Ouacifs n’ont pas caché leur crainte de voir «la direction du parti passer de la participation dite tactique aux législatives à la compromission politique avec le régime en place». «La base militante reste confuse et totalement perdue. Surtout que des rumeurs ont circulé ces derniers temps sur la possible participation du FFS au gouvernement. L’inquiétude est telle que des militants ne cessent d’affluer dans les bureaux régionaux du parti», a relevé notre source. Même topo à Béjaïa. Le mécontentement de la gestion du parti se transforme en un rejet de ses décisions. La preuve en est le maintien de Farid Khalef, secrétaire fédéral de Béjaïa, à son poste contre la volonté de la direction nationale qui a tenté de le remplacer par Khaled Tazaghart, nouveau député. Les membres du conseil fédéral de Tizi Ouzou ont d’ailleurs salué la position de leurs «camarades» de Béjaïa et exprimé leur «total soutien à Farid Khalef». Confortés par le mécontentement affiché par la base militante, des cadres et des figures importantes du parti tentent ainsi d’encadrer la contestation. Le clash risque d’être douloureux.
Sonia B.

 

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