Deux nouveaux pays d’Europe «règlementent» l’importation des produits israéliens
Après la décision prise par The Co-operative Group, plus gros détaillant alimentaire d'Angleterre, de boycotter les produits provenant des implantations israéliennes, c'est au tour de la Suisse et du Danemark de décider d'imposer des étiquetages sur ces mêmes produits provenant des colonies juives. Pour le Danemark, l'introduction de ces nouvelles directives d'étiquetage, qui sera calqué sur la même initiative de 2009 du Royaume-Uni, se fera dans les deux semaines à venir. Dans une déclaration rendue publique, l'Administration vétérinaire et alimentaire danoise, organisme relevant du ministère de la Famille et de la Consommation, a déclaré que «l'étiquetage identifiera de façon spécifique les produits importés des colonies israéliennes», en expliquant qu'il sera «obligatoire» pour les fruits et légumes, mais «facultatif» pour les autres produits pour lesquels l'identification du pays d'origine n'est pas exigée par la loi. Migros, plus grande entreprise de distribution suisse a, de son côté, décidé que, «à partir de l'an prochain, tout produit provenant des colonies israéliennes sera signalé». Cette mesure déplaît à la Chambre de commerce helvético-israélienne qui a dénoncé un «appel au boycott déguisé». Monika Weibel, porte-parole de Migros, a expliqué que les produits concernés «arrivent à Migros à partir d'implantations israéliennes et ces dernières ont été déclarées illégales au regard du droit international par l'ONU et le Conseil fédéral». Le grand distributeur se défend toutefois d'avoir cédé à des pressions, suite à des demandes répétées de certains de ses clients, ainsi que d'organisations pro-palestiniennes. «Nous sommes neutres et contre les boycotts. Si nous avons pris cette décision, c'est uniquement pour laisser le libre choix au consommateur d'acheter ou non les produits provenant de ces colonies». Saluant l'initiative, Peter Leuenberger, secrétaire de l'association Suisse-Palestine a estimé que «la reconnaissance du droit international est un signe important», ajoutant : «Nous demandons évidemment de ne pas acheter ces produits car ils sont illégaux.» La colonisation de la Cisjordanie se poursuit, au mépris du droit international. Seule arme effective pour le moment, le boycott des produits provenant des terres palestiniennes spoliées.
Mohamed El-Ghazi