Un Libyen accuse l’Otan d’avoir tué cinq de ses proches
Un citoyen libyen a accusé la force de l'Organisation de l'Alliance atlantique (Otan) ayant mené des attaques aériennes contre la Libye, l'année passée, d'être responsable de la mort en août 2011 de cinq membres de sa famille, dont des enfants dans un raid qui a fait déjà l'objet de deux enquêtes par des ONG humanitaires. Ali Jefara, un habitant de la ville de Bani Walid, a affirmé que son frère, sa sœur et trois de ses neveux et nièces avaient été tués dans un raid mené dans la nuit du 29 au 30 août dernier par l'Otan, a indiqué son avocat belge, Ghislain Dubois. Par conséquent, l'avocat a mis en demeure le secrétaire général de l'Otan, dont le siège est à Bruxelles, Anders Fogh Rasmussen, lui réclamant une indemnisation en réparation aux dommages des victimes. «Je vous mets dès lors par la présente en demeure de verser à mon client une indemnisation qui ne peut être inférieure, vu le nombre de victimes innocentes, à 100 000 euros», a annoncé Me Dubois dans un document adressé au SG de l'Otan, en menaçant de saisir la justice s'il n'est pas satisfait dans les huit jours. «Ce raid a fait l'objet de deux enquêtes menées par Amnesty International et Human Rights Watch, qui ont toutes deux conclu à une bavure de la part de l'Otan, ayant frappé exclusivement des populations civiles», a rappelé cet avocat qui a déjà saisi en 2011 la justice belge d'une plainte contre l'Otan de la part d'un autre Libyen. Dans cette affaire, qui sera examinée le 17 septembre, Khaled Hemidi a accusé l'Alliance d'avoir tué son épouse et ses trois enfants le 20 juin 2011 à Sorman (70 km à l'ouest de Tripoli). La doctrine et la jurisprudence belges soutiennent que l'immunité diplomatique qui voit l'Otan se retrancher derrière peut être écartée par le juge dès lors que l'organisation internationale qui s'en prévaut ne dispose pas d'un système interne permettant à ses victimes d'agir en réparation de leur dommage, a expliqué l'avocat.
Agences