Bilan fantôme d’un ministre qu’on veut à tout prix faire apparaître
L’Algérie enregistre un retard incommensurable dans un domaine, celui des nouvelles technologies de l’information et de la communication, qui s’est transformé au fil des ans en une arme de guerre absolue. Lorsque Moussa Benhamadi fut appelé à prendre la place de Hamid Bessalah en mai 2010, pour des raisons extraprofessionnelles inhérentes à la campagne présidentielle, les connaisseurs ne s’attendaient déjà pas à un bouleversement dans le secteur ; ils savaient que le pays allait activer la marche arrière. Bien sûr, c’est muni d’une fiche débordant de projets pompeux, ficelée par les cadres sous-payés du ministère, que le nouvel arrivant s’est pointé devant la presse : technoparcs pour les grandes métropoles du pays, rapprochement de l’administration du citoyen, télémédecine au service du Sud, soutien aux filières prioritaires des PME, nouvelle démarche pour rattraper le fiasco Ousratic, l’internet dans les espaces communautaires et pour les établissements culturels et les maisons de jeunes, des bureaux de poste et une connexion wifi pour les campus universitaires, des pôles de l’innovation et de l’excellence, des mesures fiscales incitatives à la production du contenu, une optimisation du backbone national, un centre de télé-enseignement du contenu numérique pour l’école, un pôle régional d’excellence pour la formation dans les TIC, des financements par le Fonds d'appropriation des usages et du développement des TIC, des actions de désenclavement technologique… Deux ans plus tard, l’homme aux promesses pléthoriques s’apprête à quitter son poste pour une nouvelle destinée éminemment politique, laissant derrière lui le bureau de son prédécesseur, avec les mêmes dossiers poussiéreux qui s’amoncellent en même temps que décline cette sphère dans laquelle l’Algérie a tout intérêt à s’imposer. Il y va de sa survie.
M. Aït Amara
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