Humiliation d’Algériens en Allemagne : Alger prépare la riposte
Une source proche du ministère des Affaires étrangères, qui a requis l’anonymat, a indiqué à «algeriepatriotique» que l’Algérie «ne compte pas rester les bras croisés» face à la multiplication des traitements humiliants subis par ses ressortissants dans des aéroports européens. Ainsi, des mesures coercitives à l’égard de ressortissants allemands seraient envisagées, sous la forme d’un durcissement des contrôles qui viseront les avions en provenance d’Allemagne et qui toucheront également les voyageurs des pays dont les autorités aéroportuaires se sont rendues coupables de mauvais traitements à l’égard des Algériens. Cette démarche s’inscrit dans le cadre normal de la règle de réciprocité. Les autorités algériennes avaient pris une première mesure visant à signifier à Bonn leur mécontentement suite à la «séquestration» de plusieurs cadres algériens à l’aéroport de Frankfurt avant leur extradition, alors qu’ils s’étaient rendus dans ce pays dans un but purement professionnel. La convocation du chargé d’affaires allemand aux Affaires étrangères – l’ambassadeur étant absent au moment des faits – n’a eu aucun effet, puisque trois autres cadres ont subi le même sort quelques semaines plus tard et dans les mêmes conditions. Pour rappel, l’Algérie a toujours fait usage de la règle de la réciprocité sans hésitation aucune, à chaque fois que des mesures jugées attentatoires à la dignité des Algériens ont été prises par les autorités consulaires ou politiques d’un pays donné. Ce fut le cas en 1986 lorsque la France avait imposé le visa aux ressortissants algériens. Plus tard, au début des années 1990, un avion de la British Airways avait été prié de redécoller vers Londres après que la PAF algérienne eut autorisé uniquement les passagers de nationalité algérienne à en débarquer. La mesure faisait suite au comportement peu respectueux des agents du service des visas à l’ambassade de Grande-Bretagne à Alger et des agents de la police des frontières à l’aéroport londonien de Heathrow. Plus tard, en 1994, et en réponse à une décision du roi Hassan II d’imposer le visa aux Algériens, suite à l’attentat de Casablanca, Alger avait répondu par la fermeture pure et simple de ses frontières terrestres.
Lina S.
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