Rabroué par les gendarmes, Belkhadem recourt à ses sbires
C’est à ses hommes de main rameutés de l’intérieur du pays que le secrétaire général du FLN a recouru pour déloger les membres du Comité central contestataires qui l’empêchent d’accéder à la salle où devait se tenir dès ce matin la session ordinaire de cette instance dirigeante du parti, a-t-on appris d’une source interne au parti. Abdelaziz Belkhadem a agi ainsi après s’être vu opposer une fin de non-recevoir de la part de la gendarmerie qu’il avait sollicitée pour intervenir dans ce conflit qui prend des proportions dangereuses. «Le secrétaire général a multiplié durant cet après-midi les appels téléphoniques pour faire intervenir les services de sécurité sans y parvenir. Sa requête a été rejetée par le commandement de la Gendarmerie nationale dont dépend la zone de Sidi-Fredj, où devait se tenir cette rencontre », a assuré notre source. Les services de la Gendarmerie nationale ont motivé leur refus d’accéder à la demande d’Abdelaziz Belkhadem par le caractère «purement partisan» de la contestation qui se déroule de surcroît dans un hôtel et non pas dans la rue. Autrement dit, les éléments de la gendarmerie n’ont pas trouvé de «raisons objectives» qui justifieraient une telle intervention et refusent qu'ils soient mêlés à une guerre partisane qui ne relève nullement de leurs missions de sécurité et de maintien de l’ordre public. Le secrétaire général du FLN a «très mal pris» ce refus et se trouve actuellement dans tous ses états. Pour les redresseurs, cette demande reflète l’état d’esprit du SG qui «panique» et est «prêt à faire n'importe quoi» pour sauver sa tête. «Il veut recourir à la force publique pour faire passer son plan machiavélique pour rester à la tête du parti. Cela n’est qu’une preuve de plus qu’il n’a rien avoir avec la démocratie», a regretté Mohamed-Seghir Kara. Après avoir été empêché d’ouvrir les travaux de la session de CC qui n’a rien d’ordinaire, Abdelaziz Belkhadem s’est enfermé dans un bureau à l’intérieur de l’hôtel Riad où devait se tenir cette session. Ses négociations avec le comité des sages nommé par les redresseurs n’ont abouti à rien. Son refus d’accepter un vote à bulletin secret pour le retrait de confiance le visant directement se heurte à l’intransigeance des membres du CC contestataires qui occupent la salle des réunions.
Sonia B.
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