Crise à l’UNFA : les opposantes veulent impliquer Rebrab

Les redresseuses de l’Union nationale des femmes algériennes (UNFA) poursuivent leur guerre déclarée à Nouria Hafsi, secrétaire générale de cette organisation féminine proche du RND. Dans une déclaration incendiaire, dont «algeriepatriotique » détient une copie, les militantes opposantes accusent Mme Hafsi d’obéir au pouvoir de l’argent. Elles mettent en cause l’homme d’affaires et patron du groupe Cevital, Issad Rebrab, qui, pour elles, parraine Mme Hafsi. «Nous tenons à informer l’opinion publique qu’il y a derrière elle des barons de l’argent, à leur tête le patron de Cevital. Ce dernier a des relations directes avec le frère de la patronne de l’UNFA, Tayeb Hafsi,, qui est à la fois son conseiller et l’auteur d’un livre qui lui est consacré. D’ailleurs, la voiture 4×4 de marque BMW qu’elle possède est un cadeau que lui a offert le patron de Cevital», affirment-elles dans cette déclaration. Ont-elles la preuve de ce qu’elles avancent ? Agissent-elles seules ? Sont-elles manipulées ? Travaillent-elles pour des cercles occultes qui auraient intérêt à salir l’image du patron de Cevital ? Y a-t-il réellement une relation entre Tayeb Hafsi, auteur du livre traitant de la vie d’Issad Rebrab, et la secrétaire générale de l’UNFA. Certaines sources indiquent qu’il est peu probable qu’il y ait des liens entre ces deux personnes, évoluant dans deux environnements totalement différents. Tayeb Hafsi, ancien cadre de Sonatrach, s’est exilé au Canada au début des années 80. Les contestataires de la patronne de l’UNFA se demandent : «Comment a-t-elle pu s’acheter un 4X4 BMW avec lequel elle s’est récemment déplacée à Sidi Bel-Abbès et à Sétif ? Peut-elle nous prouver comment elle a pu avoir un tel véhicule ?» Elles s’interrogent également sur ce que sont devenues les sommes colossales d’argent qu’elle aurait reçues du ministère de la Solidarité nationale pour payer les salaires des enseignantes dans les écoles d’alphabétisation. Elles réclament à cet effet au ministère d’ouvrir une enquête sur ce dossier, car convaincues que cet argent «est dépensé dans autre chose». Des accusations graves qui ne resteront pas sans conséquence. Les luttes intestines au sein de l’UNFA semblent ainsi glisser sur le terrain des «affaires» qui ne sont pas toujours propres. La charge des redresseuses de l’UNFA à l’encontre de la redresseuse du RND ne semble pas être fortuite. Elle intervient quelques temps après les attaques frontales de Mme Hafsi contre le patron du RND, Ahmed Ouyahia. Ces pratiques, qui deviennent monnaie courante en Algérie, renseignent sur le degré très avancé de déliquescence de la classe politique et de la société civile, toujours attirées par les intérêts matériels.
Sonia Baker
 

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