S’ils coulent, nous coulons
L’ordre économique mondial a été bâti de sorte que nous soyons toujours dépendants de l’Occident et que nous en subissions les aléas économiques. Ainsi, si les pays industrialisés ne se tirent pas d’affaire dans leur grave crise qui menace plusieurs Etats de la zone euro de faillite et qui risque d’avoir un effet domino sur le reste du monde industrialisé, le pays exportateur de pétrole et de gaz qu’est l’Algérie se retrouvera dos au mur, forcé de chercher des alternatives pour s’en sortir à son tour. Il serait inintelligent et dangereux de ne pas retenir la leçon de la crise de la zone euro si nous voulons éviter la descente aux enfers. Car il faut l’avouer, nous autres Algériens sommes moins assimilables à la fourmi qu’à la cigale. Une fâcheuse tendance à la flemme et à la goguenardise quand il s’agit de suer pour gagner sa croûte, depuis que le défunt Boumediene, le cœur empli de mansuétude envers les paysans jadis opprimés par les colons, a décidé d’urbaniser la campagne et il y eut l’effet contraire de celui attendu, puisque la campagne, au lieu d’assurer notre sécurité alimentaire, s’est mise à la mode citadine, abandonnant la terre pour les usines clés en main qui étaient censées nous procurer le welfare américain. Ce passage brusque du travail forcé inhumain sous le colonialisme à l’aisance exagérée au lendemain de l’Indépendance a fini par dévaloriser l’effort dans un Etat providence qui offrait au citoyen plus de droits qu’il ne lui imposait de devoirs, à l’exception de celui de s’abstenir de critiquer. Maintenant que le risque de voir notre seule source de richesse demeurer emprisonnée dans notre sous-sol faute de clients, il est temps pour nous de sacraliser le travail avec cette même énergie qui nous donne la force d’ennoblir la paresse.
M. Aït Amara
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