Traumatisée par le syndrome libyen, l’ONU a peur d’intervenir militairement au Mali
Le Conseil de sécurité de l'ONU a exprimé son «soutien total» aux efforts de la médiation de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) en vue de trouver une «solution pacifique» à la crise que traverse le Mali depuis le coup d'Etat commis le 22 mars dernier. «Le Conseil de sécurité encourage une solution pacifique à la crise malienne et affirme son soutien total aux efforts de la médiation ouest-africaine menée par le président burkinabè Blaise Compaoré, et qui vise à rétablir l'ordre constitutionnel dans le pays», selon un communiqué lu par l'ambassadeur chinois aux Nations unies, Bao Doung, président en exercice du Conseil de sécurité en juin. L'ambassadeur chinois a ajouté que les membres du Conseil examinaient une demande des Etats de l'Afrique de l'Ouest et de l'Union africaine visant à envoyer au Mali une force pour rétablir la paix dans ce pays. «Le Conseil de sécurité a aussi exprimé sa disposition à poursuivre l'examen de cette demande quand il recevra des informations supplémentaires sur ce sujet», a indiqué le représentant chinois. Cette demande a été discutée lors d'une réunion entre le Conseil et une délégation de haut niveau vendredi dernier à New York, poursuit l’organe de décision de l’ONU qui précise que ses membres «ont pris note de la demande». La réunion de vendredi a regroupé les membres du Conseil de sécurité avec une délégation de la Cédéao pour examiner la crise malienne, née du coup d'Etat commis par des militaires mutins contre le président Amadou Toumani Touré. Les rebelles du Mouvement national de libération de l'Azawad et des groupes armés, comme Ansar Dine, ont profité du chaos pour prendre le contrôle du nord du Mali qu'ils ont proclamé «indépendant». Hier lundi, Ansar Dine a accepté d'engager des négociations sous la houlette du médiateur de la Cédéao Blaise Compaoré.
R. E./Agences