Bouhadef, Mammeri et Kerboua : «Le FFS risque de disparaître»
A deux jours de la tenue du conseil national du FFS, trois anciens premiers secrétaires de ce parti, Mustapha Bouhadef, Djoudi Memmari et Ali Kerboua, expriment leur profonde inquiétude quant à l’avenir, dans une déclaration commune dont «algeriepatriotique» détient une copie. «Les risques d’implosion sont bien réels et interpellent aussi bien les militants et sympathisants que les citoyens», écrivent-ils dans une déclaration commune dont «algeriepatriotique» détient une copie. Pour eux, le FFS qui fêtera bientôt ses cinquante ans d’existence, risque de disparaître si rien n’est fait rapidement pour le sauver. Refusant de rester à l’écart de cette crise «historique» qui secoue le FFS, ces anciens hauts cadres du parti affirment vouloir prendre «entièrement» leur responsabilité en alertant encore une fois sur les risques qui pèsent sur la pérennité du plus vieux parti de l’opposition. Convaincus que l’union fait la force, ils déclarent leur soutien à «toutes les initiatives allant dans le sens du rassemblement» et appellent les cadres et militants du parti à dépasser «les clivages et les différences d’appréciation» que le FFS a connus depuis sa création en 1963. Ils rappellent dans leur déclaration les différentes mises en garde contre la participation au scrutin du 10 mai, contre toute forme de «compromission» et contre le «piège grossier» qui consiste à emballer ces élections dans un projet de sanctification de la nation algérienne et d’édification de remparts contre l’Otan et autres ennemis de l’Algérie. «Le deal soupçonné conclu avec une partie du pouvoir constitue une grave dérive politique et une atteinte à l’éthique démocratique», dénoncent-ils, estimant que les élections législatives «ont mis à nu un appareil autiste, coupé de sa base militante, embourbé dans de flagrantes insuffisances et incohérences organisationnelles et marqué par une communication d’une indigence insondable et d’une confusion indicible». Ils considèrent les responsables actuels du FFS comme «très accommodants avec les maîtres du jeu électoral » et «bien reconnaissants envers un Conseil constitutionnel habituellement actionné uniquement pour valider les équilibres claniques et les violations récurrentes de la souveraineté populaire». Les dernières sanctions infligées à deux cadres du parti, à savoir Karim Tabbou et Samir Bouakouir, ont été également dénoncées par ces anciens premiers secrétaires qui regrettent l’insensibilité de la direction aux «interpellations de cadres, de militants et de sympathisants qui refusent le sabordage politique du FFS». Ils dénoncent les tentatives de «normalisation» et de «domestication» du FFS menées de l’intérieur et de l’extérieur. Des tentatives qui visent, selon eux, la neutralisation de toute forme d’opposition radicale et pacifique «afin de parachever la restructuration autoritaire du pouvoir».
Sonia Baker
Comment (5)