Il y a dix ans, se tenait le procès pour la vérité au tribunal de Paris
Dix ans se sont écoulés depuis ce fameux juillet 2002 où s’est tenu le procès de Paris contre les inventeurs du «Qui tue qui ?», un concept fallacieux qui lavait les groupes extrémistes armés de leurs crimes abominables. Au tribunal de Paris, des femmes et des hommes de conviction, foncièrement démocrates, des acteurs de la société civile et des victimes des hordes sauvages avaient pu éclairer l’opinion publique internationale sur le véritable visage de l’intégrisme. L’objectif de ce procès, indique un de ceux qui y ont assisté en tant que témoin, n’était pas de réclamer une condamnation quelconque contre qui que ce soit – même si celle-ci aurait été la bienvenue –, mais de mettre à nu le complot échafaudé par l’internationale islamiste appuyée dans son entreprise malsaine par des personnalités douteuses qui prétendent défendre l’Algérie sous le couvert des droits de l’Homme. Le procès de Paris a permis, en outre, à travers les témoignages poignants des victimes du terrorisme, lesquels avaient ému jusqu’aux magistrats eux-mêmes, de montrer une Algérie différente de celle que les médias étrangers s’imaginaient, «quoi qu’ils aient pu écrire ou dire», souligne notre source, qui précise : «Je ne pense pas que tous les Français fussent mus par la mauvaise foi. Ceux qui étaient présents au procès ont découvert une société civile algérienne qui ne diffère pas de la leur, puisqu’ils ont assisté tout au long du procès à une confrontation d’idées dans le respect total, même s’il planait sur le tribunal une tension perceptible.» «Le procès de Paris avait pour objectif essentiel de faire barrage aux commanditaires d’une stratégie sournoise qui visait à disqualifier la décision historique de l’interruption du processus électoral initiée et soutenue d’abord par de larges pans de la société civile», poursuit notre interlocuteur, avant d’ajouter : «Ces commanditaires visaient à sanctionner historiquement et politiquement l’institution militaire qui a eu le mérite de faire échec à l’extrémisme religieux et à ses groupes armés au prix de lourds sacrifices pour protéger la société de la terreur.» «Le fait d’intenter un procès en France était en soi une réussite dans la mesure où il n’y avait plus désormais une seule thèse qui dominait le débat sur la situation en Algérie», répond notre source à ceux qui «prétendent que l’intérêt premier de ce procès réside dans le simple verdict d’un tribunal». «Non, ce procès a, avant tout, été une occasion d’expliquer de vive voix les enjeux qui ont conduit à l’arrêt du processus électoral en janvier 1992», corrige notre interlocuteur, pour qui «les magistrats et l’assistance ont pu constater que l’armée algérienne n’est pas constituée de barbares et n’est pas une armée de massacreurs comme le prétendaient les tenants du qui tue qui ?» Deux constats pouvaient être faits à l’issue de ce procès qui avait duré cinq jours, explique notre source : «D’abord, les instigateurs de la campagne contre l’ANP avaient été démasqués ; ensuite, il devenait impossible pour les détracteurs de l’Algérie et de son armée de se fourvoyer dans des écrits mensongers», qui s’inscrivaient en droite ligne d’une campagne de discrédit dont le but était de «ressusciter un mouvement intégriste qui se présentait derrière ses propres crimes comme la victime de ceux-là mêmes qui se sont opposés à son projet maléfique». La méthode des auteurs de ces attaques contre l’ANP était simple, explique encore notre source, «ils voulaient tromper l’opinion en présentant les responsables de la suspension du scrutin entaché d’irrégularités en 1992 comme des apparatchiks assoiffés de pouvoir alors que la plupart d’entre eux sont à la retraite depuis près de vingt ans maintenant». «Quoi qu’il en soit, conclut notre source, le réquisitoire de la procureure de la République avait valeur à la fois de verdict et d’aveu, puisqu’elle a terminé son intervention en affirmant que c’était à l’Histoire de juger.»
Lina S.
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