Une délégation du groupe armé Ansar Dine en Algérie ?
Parallèlement aux pourparlers qu’ils tiennent à Ouagadougou avec le président burkinabè Compaoré, les islamistes maliens d'Ansar Dine auraient dépêché une délégation en Algérie. «Notre délégation se trouve actuellement en Algérie pour des discussions avec les autorités. Pour avoir la paix, il faut aller partout. Nous pensons aller en Mauritanie et même au Qatar, si c'est nécessaire», a affirmé Laabasa Ag Intallah, un des porte-paroles de ce groupe armé, dans une déclaration à l’AFP. Côté algérien, rien n’a filtré sur la venue de cette délégation. Les hautes autorités du pays n’ont ni confirmé ni infirmé cette information. Une chose est sûre : le groupe islamiste Ansar Dine semble comprendre que la solution à la crise malienne peut être trouvée beaucoup plus en Algérie qu’au Burkina Faso. Ce groupe islamiste occupe, avec d'autres mouvements rebelles, le Nord du Mali depuis le renversement du président Amadou Toumani Touré le 22 mars dernier. Il a tenté une fusion avec le Mouvement national pour la Libération de l’Azawad (MNLA) laïc sans y parvenir. Contrairement aux autres mouvements rebelles, Ansar Dine veut instaurer la charia au Nord-Mali. D’ailleurs. Il s’oppose cependant à l’indépendance du Nord du Mali, une revendication ardemment défendue par la rébellion touareg représentée par le MNLA. Les négociations entre ces deux groupes pour unir leurs forces ont échoué. La médiation burkinabé voudrait arranger les choses entre eux et le MNLA qui a aussi une délégation à Ouagadougou. Le porte-parole d’Ansar Dine assure qu’il n’y a pas de problème avec le MNLA. «S'il veut venir avec nous, il n'y pas de problème, mais c'est la charia», a-t-il insisté. Les responsables du MNLA estiment qu’Ansar Dine est incontournable. «Les membres d’Ansar Dine sont de la même famille. Vous pouvez trouver dans la même famille des militants appartenant aux deux groupes», a affirmé un membre du MNLA, contacté par nos soins. L’Algérie, qui connaît bien la région et les deux mouvements, va indéniablement jouer un rôle clé dans le dénouement de la crise malienne. Les discussions s’intensifient au moment où l’on parle d’une possible intervention de troupes de la Communauté économique des Etat d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) soutenue par l'ONU au Mali, pour y sécuriser les institutions politiques de transition à Bamako mises en place après le retrait des putschistes. Mais aussi tenter de déloger tous les groupes armés qui occupent le Nord du Mali, si l’on n’arrive pas à un accord dans les prochaines semaines.
Sonia B.
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