Le groupe Zingdah d’Ouargla prépare ses échéances estivales
Le groupe Zingdah (Arc-en-ciel) d’Ouargla prépare activement ses échéances estivales 2012, dont la plus proche est la 10e édition du festival de la chanson amazighe de Béjaïa qui se tiendra du 4 au 9 juillet prochain. Au nombre de huit, les membres du groupe répètent régulièrement leur répertoire tiré du patrimoine ouargli, après les heures de travail et ceci malgré la chaleur nocturne suffocante. Dans le local de la maison de jeunes du quartier Hassi Boustane, près du vieux ksar de Ouargla, les anciennes comptines et légendes de la vieille ville déroulent leur magie grâce à ce groupe créé au début des années 1980. «Le groupe existait déjà sous un autre nom dès les années 1970, mais c'est à partir de 1980 qu'il a changé d'appellation», a expliqué Boughaba Slimane, l’un des musiciens de la formation. Les membres fondateurs du groupe, anciens scouts pour la plupart, se sont alors réorientés vers une adaptation des vieux chants du patrimoine après avoir longtemps interprété des morceaux de musique du monde entier, notamment des reprises d'Alpha Blondy, Bob Marley et Pink Floyd. La première tentative d'adaptation de morceaux du patrimoine ouargli est due à Azzedine Idder, un universitaire qui a adapté la première chanson El Hamlouliw (Une peine au fond du cœur), ont tenu à préciser les artistes rencontrés sur les lieux de la répétition. «Le groupe a réussi à surmonter les réticences de tout ordre et à imposer le nouveau contenu des morceaux avec le temps», ont indiqué les membres du Zingdah. Ainsi, les chansons sur «Lala Mansourah», la mariée mystérieusement disparue dont le souvenir est encore célébrée avec ferveur par les habitants du Ksar, ou encore la berceuse Baba Ouahid que les jeunes mères chantent à leurs bébés depuis la nuit des temps. Maryama, un allegro vivace d'une grande beauté lyrique et rythmique, répété par le groupe avec conviction est également l'une des chansons tirées du patrimoine banga (diwane) des Ksouriens. «Je reprends les textes en berbère ancien et les adapte au langage usuel d'aujourd'hui», a expliqué Moussa l'un des paroliers de ce groupe qui en comptent plusieurs. Le poète indique ne pas ignorer le danger que représente une telle pratique quant au risque de déperdition du patrimoine linguistique original des Ouarglis. «Fort heureusement, parmi les vieux habitants du ksar, il y en a qui conservent jalousement les corpus de textes anciens», se félicitent les membres du groupe. Tumbas, synthé, guitares électriques, basses, karkabous, maracas et bendirs forment l'instrumentation du groupe qui n'hésite pas à créer des mélodies inédites et à puiser dans les rythmes de la world music pour accompagner les textes chantés avec autant de passion que de talent par ses solistes et choristes. «Aujourd'hui, le groupe Zingdah a créé une association appelée El-Ajyal (Les générations) qui a facilité son travail», ont-ils encore ajouté. Zingdah signifie arc-en-ciel, une allusion aux couleurs de «tabechit», la ceinture traditionnelle de laine que portent les femmes de Ouargla, ont-ils expliqué. Le groupe, qui se produit essentiellement dans les fêtes du ksar d’Ouargla, participe régulièrement aux festivals de la chanson amazighe organisés à Ghardaïa, Tamanrasset et Béjaïa. Il a également participé à l'évènement «Alger, capitale de la culture arabe en 2007» et à la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011». Tout récemment, le groupe Zingdah a été choisi par l’artiste Youcef Attar, dans l’Algérie a du talent, une compilation de sept chansons d’artistes algériens aux styles différents.
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