Quatorze ans après l’assassinat de Matoub, le terrorisme sévit encore à Takhoukht

Des milliers de personnes, venant de différentes régions de la Kabylie, se rendent, depuis hier, à Taourirt Moussa, village natal du défunt Matoub Lounès pour participer à la commémoration du 14e anniversaire de son assassinat. Une exposition retraçant sa vie et son riche parcours artistique a été mise en place vendredi. Des photos, des livres et des revues évoquant son œuvre exceptionnelle sont présentés au public fort nombreux en ce temps de chaleur. Des jeunes et moins jeunes, des femmes et des hommes y défilent à longueur de journée. La Fondation éponyme prévoit une palette d’activités qui durera jusqu’au 25 juin. Un concours de poésie a été lancé. Demain, une dizaine de chanteurs viendront lui rendre hommage à Taourirt Moussa, parmi eux, El-Hasnaoui Amechtouh, Ouazib Mohand Ameziane, Tasmina et Rabah Lani. La commémoration se fera également en France où il y a une forte communauté algérienne. Ainsi, un rassemblement à la mémoire de Matoub Lounès aura lieu dimanche au Trocadéro, avec la présence de nombreux artistes. Une émission lui sera dédiée sur la Radio associative des communautés alsacienne, bretonne, basque, catalane, corse, flamande et occitane, en Ile-de-France. Dans l’espace Cyrnéa de Paris sera diffusé un film documentaire qui lui est consacré. Sous le titre évocateur Matoub Lounès, l’éternel combat, ce documentaire de 26 minutes, réalisé par Tahar Yami, retrace la vie de ce chanteur compositeur né le 24 janvier 1956 et assassiné par le GIA, le 25 juin 1998 à Thala Bounane, sur la route de Beni Douala, pour s’être farouchement opposé à l’islamisme politique. Matoub est tombé en martyr. Pour rappel, il fut enlevé le 25 septembre 1994 par un groupe armé, puis libéré au terme d'une forte mobilisation populaire en Kabylie. La commémoration du 14e anniversaire de son assassinat intervient à un moment où on observe une recrudescence du terrorisme en Kabylie, dont sa région natale de Beni Douala qui vit ces jours-ci au rythme des attaques terroristes et des ratissages de l’ANP.
Sonia B.