Récépissé contre contrôle des étrangers : le gouvernement français fait marche arrière

Le gouvernement français a fait lundi machine arrière sur son projet d’exiger un récépissé pour éviter les abus lors des contrôles au faciès des étrangers, suscitant la joie de syndicats de police qui se sont opposés à cette mesure dès son annonce y voyant une entrave à l’exercice de leur profession. Tout en appelant les policiers à bannir «le tutoiement» et les contrôles d'identité «abusivement répétés ou réalisés sans discernement», le ministre de l'Intérieur Manuel Valls s’est, toutefois refusé à imposer un dispositif en la matière. «Je ne veux pas imposer un dispositif qui, très vite, tournerait au ridicule et serait inopérant», a-t-il tempéré à l'Ecole nationale supérieure de la police de Saint-Cyr au Mont d'Or, où il assistait à la sortie de la 62e promotion des commissaires. Sans prononcer les mots de «reçu» ou de «récépissé», le ministre s’est dit prêt à examiner "toutes les propositions », concédant qu’il «ne voit pas, à ce stade, comment ça marche».Prenant acte de ces déclarations, les syndicats de police Alliance et synergie se sont félicités que le projet gouvernemental de récépissé ait été «enterré» par le ministre de l’intérieur. «Je pense que le récépissé est enterré car le ministre a compris que c’était un non-sens», a jugé le syndicat de Synergie, présenté comme le deuxième syndicat d’officiers en France. Pour le secrétaire national d’Alliance (2eme syndicats de gardiens de la Paix ), c’est une «bonne chose que ce projet, ressenti comme une mesure de défiance et de frein à l’action policière, soit abandonné». Le 1er juin dernier, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault avait annoncé sa volonté que soit remis un reçu aux personnes contrôlées, rappelant qu'il s'agit d'un «engagement» de campagne du président François Hollande.

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