Le hijab n’est pas un devoir islamique selon une thèse d’Al-Azhar
Une thèse de doctorat soutenue à la prestigieuse université d'Al-Azhar suscite la colère des milieux islamistes dans le monde. Cette thèse, réalisée par le cheikh Mustafa Mohamed Rached, éminent professeur de la charia et du droit islamique au sein de cette université de renommée mondiale, démontre que le voile islamique, imposé aux femmes, n’est nullement un devoir religieux. «Le hijab se réfère à la couverture de la tête, qui n’est pas mentionné dans le Saint Coran. Néanmoins, un groupe de chercheurs a insisté avec véhémence sur le fait que le voile est à la fois un devoir islamique et l’un des piliers les plus importants de l’islam», souligne le cheikh dont les propos ont été repris par le site womennewsnetwork.net dédié aux femmes. Selon lui, les défenseurs du hijab comme devoir islamique avancent de «fausses preuves». Ces savants, atteste-t-il, «ont décontextualisé les versets du Coran et les ont interprétés selon leurs propres convictions, tout en suivant les anciens savants, comme si ce qu’ils avaient dit était sacré et, par conséquent, non soumis à l’ijtihad (jurisprudence)». Tout au long de sa thèse, il a tenté de prouver comment ces savants «ont dévié de l’application de la loi islamique et du «sahîh a’tafsir» (la juste interprétation). Il accuse ainsi ces érudits, qui prétendent que le hijab est un pilier important de l’islam, d’avoir ignoré le raisonnement scientifique en faisant sortir les versets coraniques de leur contexte historique. «Ces savants ont interprété les versets dans leur sens global, en apportant une explication sur les causes de leur révélation, intentionnellement ou en raison de leur capacité intellectuelle limitée résultant d’un problème psychologique. Pire encore, ils se sont penchés sur des centaines de questions importantes en suivant la même méthodologie», argumente-t-il. Littéralement, le hijab signifie «voile», «rideau» ou encore «séparation», explique ce professeur. Le verset dans lequel il est mentionné est spécifiquement adressé aux épouses du prophète, atteste-il, affirmant qu’il n’y a pas de différend entre les savants à ce sujet. Le verset dit : «Quand vous demandez quelque chose aux épouses du Prophète, faites-le derrière un voile. Vos cœurs et les leurs n’en seront que plus purs. Vous ne devez pas offenser l’Envoyé de Dieu ni épouser ses femmes après lui. Ce serait un énorme péché auprès de Dieu» (Al-Ahzab, 33-53). «Le terme hijab est ensuite supposé être une séparation entre les épouses du prophète et ses compagnons», admet-il. Mais, en aucun cas, ce verset ne s’adresse aux femmes musulmanes, sinon cela aurait été clairement dit. «Les défenseurs du hijab comme devoir islamique de base attribuent des significations différentes au voile, passant du hijab au khimar jusqu’au jalabib, ce qui montre qu’ils se sont écartés de la véritable signification qu’ils avaient l’intention d’aborder», précise-t-il.
Sonia B.
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