Les rebelles de l’Azawad se replient, Gao sous le contrôle des groupes ralliés à Al-Qaïda
Un groupe armé islamiste a infligé mercredi une lourde défaite à la rébellion touareg dans le nord-est du Mali après de violents combats qui ont fait au moins vingt morts à Gao, ville désormais sous le contrôle total des islamistes qui renforcent leur emprise déjà forte sur la région.
Un groupe armé islamiste a infligé mercredi une lourde défaite à la rébellion touareg dans le nord-est du Mali après de violents combats qui ont fait au moins vingt morts à Gao, ville désormais sous le contrôle total des islamistes qui renforcent leur emprise déjà forte sur la région.
Les combats ont débuté mercredi matin dans plusieurs quartiers de Gao et ont duré plusieurs heures entre les islamistes du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) et les membres de la rébellion touareg du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA).
«Nous avons pris le palais du gouverneur (qui servait de quartier général du MNLA pour tout le nord du Mali) et la résidence de Bilal Ag Chérif, secrétaire général du MNLA, qui a fui avec ses soldats», a déclaré en fin de journée à une agence de presse le porte-parole du Mujao. Ag Achérif a été blessé et évacué à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso voisin, a-t-on appris de source sécuritaire et diplomatique régionales.
La prise du palais du gouverneur (ou gouvernorat) a été confirmée par de nombreux témoins, de même que celle du camp militaire du MNLA, situé près de l'aéroport.
Un ancien policier en poste à Gao a précisé que de nombreux prisonniers avaient été conduits au commissariat central de la ville. «Le Mujao contrôle actuellement le terrain. Des prisonniers du MNLA sont au commissariat, d'autres ont fui la ville, d'autres sont morts ou blessés mais c'est la débandade» dans les rangs du mouvement rebelle touareg, a-t-il affirmé. Au moins vingt personnes, essentiellement des combattants, ont été tuées et quatorze blessées, selon les témoins et une source hospitalière. Ces combats sont intervenus au lendemain de manifestations à Gao d'habitants indignés par l'assassinat lundi d'un conseiller municipal, Idrissa Oumarou, enseignant et membre du parti du président malien de transition, Dioncounda Traoré.
Le MNLA avait déjà été marginalisé dans plusieurs localités, en particulier à Tombouctou contrôlée par Ansar Dine qui y impose la charia, distribuant des coups de fouet aux «déviants» que sont, selon ce mouvement, les couples non mariés, les fumeurs ou les buveurs d'alcool.
L'occupation du Nord et les violences qui y sont commises, entraînant des pénuries de toutes sortes, ont provoqué un afflux de déplacés et de réfugiés dans les pays voisins évalués à quelque 300 000 personnes par les ONG qui parlent de situation «alarmante».
R. I. /Agences