Que reste-t-il du bac ?
Les résultats de l’examen du baccalauréat sont tombés vendredi, deux semaines après le début de la correction des copies. Selon les premières indications recueillies par «algeriepatriotique», le taux de réussite atteindrait les 70%. En fait, officiellement, le taux donné par le ministère de l'Education nationale est de 58,84%. S’agit-il d’un pourcentage reflétant fidèlement l’état dans lequel se trouve notre système éducatif ? S’agit-il plutôt d’un pourcentage «politique» destiné à marquer le cinquantenaire de l’Indépendance et à faire croire que nous sommes sur la bonne voie ? Ou bien s’agit-il d’un taux «ajusté» sur les capacités d’accueil des universités ? Qui peut le savoir ? Naturellement, le ministère de l’Education nationale va s’empresser de donner à ce taux la signification qui l’arrange : une preuve de la réussite des réformes qu’il a engagées. Est-ce vrai ? Quel bilan faire des réformes dans le système éducatif ? Les enseignants, les parents d’élèves et les élèves eux-mêmes sont bien placés pour répondre, mais il n’y a toujours pas suffisamment de démocratie pour que ces catégories s’expriment en toute liberté et en toute sincérité. En l’absence d’un véritable observatoire du système éducatif, indépendant du gouvernement, personne ne peut rien vérifier et les discours officiels sont fatalement sujets à caution. En même temps, les appréciations porteuses de doutes partent de ce que chacun voit dans sa proximité et n’ont pas de caractère général.
Ramdane Ouahdi