C’est notre argent que vous dépensez, M. le Président !
Les Algériens se sentent interpellés, non pas par la forme ou le fond de l’affaire de supplément du journal Le Monde dédié à l’Algérie, lequel a fait grincer des dents les journalistes français, mais par l’opacité qui a entouré son financement et, surtout, l’usage de l’argent du contribuable pour financer une agence étrangère contre, officiellement, «un recueil des publicités des entreprises algériennes», officieusement, une dithyrambe de la gestion politique du président Bouteflika. S’engageant dans le pari du «gagnant-gagnant», mais surtout visant un marché ouvert, sous couvert d’une démarche déloyale à bien des égards, l’agence qui a réalisé le supplément a été financée, selon la société des rédacteurs du quotidien français Le Monde, par le gouvernement algérien «qui veut promouvoir son image». Le tout au détriment des règles déontologiques qui régissent le marché de la publicité en Algérie. La démarche est d’autant suspecte que plusieurs journaux ont trouvé la brèche pour vite médiatiser un faux entretien, y compris la voix officielle de l’Algérie, qui a repris de larges extraits de ce supplément publicitaire. Le beurre et l’argent du beurre, oui. Mais pas la vache ! Car si des agences étrangères viennent à piétiner les lois algériennes avec l’argent des Algériens, il est à se demander pourquoi on impose un cahier des charges pour les agences algériennes quand il s’agit d’un marché aussi juteux. La légitimité étant dans la concurrence, le marché accordé à cette agence vient de remettre en cause un code du marché plombé pour les agences algériennes, mais très ouvert aux étrangers.
Yanis B.
Comment (2)
Les commentaires sont fermés.