Le Monde à l’envers
Le directeur du journal français Le Monde a été contraint, par déontologie ou par calcul, de s’excuser auprès de ses lecteurs après la publication de ce triste «publireportage» consacré à l’Algérie, à l’occasion du cinquantenaire de l’Indépendance, qui contient entre autres une «interview-maison» du chef de l’Etat. Il reconnaît à demi-mot avoir «triché» en laissant passer des pages publicitaires – donc payantes – dans des espaces de rédaction. Il regrette ce «fâcheux désagrément» occasionné à son prestigieux titre, mais ne regrette pas d’avoir encaissé l’argent – passons sur le fait qu’il ait été puisé dans les caisses de l’Etat. Car dans cette histoire, on a eu tendance à tout rejeter sur notre pouvoir qui a commis cette incartade en recourant à cette méthode de lobbying très prisée par nos voisins marocains, puis en choisissant des organes de presse foncièrement anti-algériens, à l’image du Monde ou d’Al Charq Al Awsat, pour promouvoir l’image de l’Algérie. On passe outre la mesquinerie et la malhonnêteté, doublées de cupidité, de ce grand journal de l’establishment français, qui n’aurait pas perdu de son aura si l’association des rédacteurs n’avait rien dit.
Ghania B.