Tizi Ouzou : des militants contestataires du FFS pour une «alternative démocratique»
Des militants contestataires du Front des forces socialistes (FFS) ont annoncé, jeudi à Tizi Ouzou, leur intention d’organiser une conférence nationale pour la mise en place d’une «alternative démocratique» en Algérie, avant la fin de l’année en cours. L'annonce a été faite par Mustapha Bouhadef, ancien premier secrétaire national du FFS, lors d’un meeting animé conjointement avec quatre autres cadres du parti, à savoir Ali Kerboua et Djoudi Mammeri, tous deux anciens premiers secrétaires nationaux du parti, Samir Bouakouir, cadre du parti, et Djamel Zenati, ancien député. Durant ce meeting qui s’est tenu sur la placette de l’ancienne mairie, en présence de dizaines de militants du FFS, dont Karim Tabbou, dernier premier secrétaire national, suspendu le 30 mai passé par son successeur Ali Laskri, Bouhadef a fait part de la perspective d’organiser «avant la fin de l’année en cours, une conférence nationale pour une alternative démocratique au système actuel». Il s’agira, a expliqué pour sa part Djoudi Mammeri, de la mise sur pied d’un «pôle démocratique très fort, dont le FFS sera la locomotive et le noyau» et auquel pourront se joindre toutes les organisations qui partagent un «minimum de principes» avec le FFS. Bouakouir a ajouté, de son côté, que cette conférence regroupera «tous les segments de l’opposition et s’ouvrira aux jeunes, aux femmes et aux syndicalistes, intéressés par cette démarche». Il a précisé que cette conférence aura pour finalité de «réhabiliter l’activité politique propre et d’instaurer le débat loin de toute forme de violence». Abordant la «crise» au sein de son parti, il a souligné que «la préservation du FFS concerne l’ensemble de la société et des militants de la démocratie». Kerboua, lui, a déploré toutes les crises qui ont secoué le parti et «qui ont eu pour conséquence l’exclusion ou la marginalisation de nombreux cadre du FFS». Il a fustigé les dirigeants actuels du parti qui ont «dévié le parti de sa ligne politique», selon lui.
Rebondissant sur ces propos, Bouakouir a lancé un appel aux militants du FFS pour «sortir de la culture du chef», estimant «qu’il n’existe pas d’homme providentiel». Plus acerbe, Djamel Zenati a dénoncé l’actuelle direction nationale de son parti qui a commis, a-t-il dit, la «dérive de tourner le dos aux idéaux du FFS, et qui a osé tabasser les anciens militants de 1963», ajoutant que le parti doit continuer «à assurer la tâche pédagogique qui est l’une des ses missions essentielles». En clôturant le meeting, il a lancé un appel aux militants pour «reprendre en mains le FFS» et à le «remettre sur sa voie originelle», et annoncé une série de rencontres durant le mois de Ramadhan pour «organiser» la base militante en prévision de la conférence nationale.
R. N.