Vingt jeunes arrêtés à Biskra pour «atteinte à l’ordre public»
Vingt jeunes ont été arrêtés, dimanche à Biskra, par la police pour avoir déclenché des émeutes la nuit dernière et embrasé cette ville du sud habituellement calme et paisible, apprend-t-on d’une source judiciaire. Ces jeunes seront poursuivis devant la justice pour atteinte à l’ordre public et destruction des biens publics et d’autrui, précise notre source. Ces arrestations ont été opérées au courant de la journée, après une nuit des plus agitée où le centre-ville de Biskra a été transformé en un véritable théâtre de violences et de heurts entre des manifestants en colère et les forces du maintien de l’ordre. Ces manifestants, des centaines, selon un témoin oculaire, ont investi le centre-ville de Biskra pour protester contre les fréquentes coupures d’électricité en ces temps de grandes chaleurs. Ce qui devait être une protestation pacifique devant la direction régionale de la Sonelgaz a vite tourné à la catastrophe. Les échauffourées entre manifestants et forces du maintien de l’ordre ont duré jusqu’à l’aube. Les séquelles des ces affrontements au cocktail Molotov et aux projectiles de toute nature sont encore visibles en ville. «Des restes de pneus brûlés, des bouteilles, des débris de verre, des pierres, des chutes de fer et de la cendre qui agresse encore les narines», raconte un habitant de cette ville qui dit avoir été choqué par l’intensité des violences, lesquelles ont mis la ville sous haute tension. «Dans certains quartiers et ruelles, on trouve encore des blocs de béton ou des troncs d’arbres avec lesquels des jeunes émeutiers ont tenté de bloquer la circulation et de barrer la route aux forces de l’ordre», ajoute-t-il. Ces émeutes interviennent quelques jours seulement après celles qui ont mis le feu à Tolga, dans la même wilaya et pour les mêmes raisons, liées aux coupures d’électricité «inexpliquées et injustifiées». L’incompétence qui sévit à tous les niveaux n’est plus tolérée par la population.
Sonia B.