Les femmes de soldats maliens disparus manifestent à Bamako
Quelque trois cents femmes ont investi aujourd’hui les rues de la capitale malienne pour réclamer la vérité sur leurs époux militaires, disparus depuis le début de la crise que traverse le pays. Elles demandent aussi la libération de ceux qui ont été emprisonnés durant la même période. «Rendez-nous nos maris !», «Dites-nous la vérité et libérez vos conscience !» ou encore «Dites-nous où sont les disparus» scandaient ces femmes en colère qui ont marché tout au long des principales rues de Bamako. Ces prisonniers ou disparus faisaient partie de l’unité de l’armée malienne en charge de la sécurité présidentielle. Ils ont disparu juste après le renversement de l'ancien président malien, Amadou Toumani Touré, le 22 mars dernier. «Nous cherchons nos maris, nos enfants, nos frères», s’est écriée Mariam Koné, citée par l’agence française de presse, se présentant comme l'épouse d'un lieutenant dont elle affirme être sans nouvelle depuis près de trois mois. «Qu'on nous dise où sont les disparus. S'ils sont morts, qu'on nous informe ; s'ils sont encore vivants, qu'on les montre», a lancé une jeune fille. Aucun chiffre officiel n’a été donné sur le nombre de soldats «détenus» ou «disparus». La presse malienne a longuement relaté les souffrances de ces femmes qui ne connaissent pas le sort de leurs époux. Les manifestantes appellent ainsi les militaires à les libérer et à créer les conditions nécessaires pour la réconciliation «entre les soldats d’une même armée». Pour elles, l’urgence est de récupérer le nord du pays qui est tombé sous le contrôle depuis plusieurs semaines des groupes islamistes terroristes qui s’adonnent à des actions de destruction des sites historiques, classés patrimoine universel.
Sonia B.