Karim Tabbou et cinquante-neuf cadres démissionnent du FFS
L’ancien premier secrétaire du FFS et cinquante-neuf autres cadres ont annoncé leur démission aujourd’hui, dans une déclaration politique des plus acide dont Algeriepatriotique détient une copie. Les soixante cadres expliquent, en des termes crus, ce qui les a amenés à prendre cette décision radicale au moment où d’autres protestataires tentent de remettre sur les rails le parti. Ils précisent d’emblée qu’aucun autre choix ne leur a été laissé par l’actuelle direction. «Les contorsions et les déviations par lesquelles l’équipe dirigeante actuelle veut soumettre le parti à la logique totalitaire du pouvoir ne nous laissent guère le choix sur les décisions à prendre», écrivent-ils, assurant refuser d’être «complices de tractations menées à l’insu des militants et de l’opinion publique». Dans cette longue déclaration, ils reviennent sur le fond de la crise qui secoue le parti, précisant qu’ils ne cherchent nullement à «solder des comptes» avec d’autres cadres ou à s’engager dans des «querelles inutiles qui risquent d’émousser le peu de crédit qui reste à ce parti». «On ne construit pas une alternative démocratique comme on ne peut pas élargir le champ des libertés individuelles et collectives tout en servant d’instrument dans les jeux du sérail», dénoncent-ils. «Aujourd’hui comme hier, nous refusons de devenir les otages des luttes d’appareils et de clans, nous exigeons notre liberté d’action politique, nous faisons de l’impératif démocratique et républicain un credo avec tout ce qu’il y a à accomplir pour le changement pacifique et radical», clament-ils. Rappelant les valeurs du FFS qui sont la primauté du droit, le respect de la souveraineté populaire et l’indivisibilité des droits de l’Homme, ces cadres démissionnaires reviennent sur les dernières élections législatives qui, selon eux, «n’ont pas réussi à faire changer le pouvoir dans ces habitudes mafieuses et scabreuses, encore moins rétablir la confiance du peuple vis-à-vis des institutions». Ils disent continuer à leur manière le combat pour la démocratie, car convaincus que «construire une Algérie libre et heureuse n’est ni un slogan ni une chimère, c’est un projet et une ambition». Les démissionnaires n’ont nullement critiqué le président du FFS, Hocine Aït-Ahmed. Cette démission collective est un coup dur pour le parti qui se prépare pour les élections locales prévues en novembre prochain.
Sonia B.
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