Le fils d’Amirouche accuse Boussouf d’avoir assassiné son père
Noureddine Aït Hamouda, le fils du colonel Amirouche, dans une de ses sorties surprenantes, a accusé Abdelhafid Boussouf, le ministre de l’Armement et des Liaisons générales (MALG) durant la Révolution, d’avoir «commandité l’assassinat» de son père et du colonel Si El-Haouès, le 28 mars 1959. Les révélations de l’ancien député du RCD ont été faites à la chaîne de télévision Ennahar TV, dans une émission qui sera diffusée demain mercredi, annonce le journal éponyme. Aït Hamouda accuse également le président Boumediene d’être derrière «la disparition des corps» de ces deux grands noms de la guerre de Libération nationale, au lendemain de l’indépendance. Le fils du colonel Amirouche, connu pour ses déclarations tonitruantes et son opposition farouche au pouvoir en place, revient sur les détails de la mort de son père, tombé en compagnie du colonel Si El-Haouès dans une embuscade tenue par l’armée coloniale à Djebel Thameur. Les deux chefs de la Révolution, connus pour leur bravoure, sont tombés au champ d’honneur après avoir résisté vaillamment à l’ennemi. Aït Hamouda parle d’un «complot» qui aurait été ourdi par Abdelhafid Boussouf qui aurait, selon lui, «fait en sorte» que l’itinéraire des deux colonels et de la centaine d’hommes qui les accompagnaient «soit connu» par l’armée française. Pour Aït Hamouda, Boussouf voulait se débarrasser de son père en raison de «ses positions contraires aux décisions de la direction de Révolution» qu’il exprimait avec force. Amirouche se rendait en Tunisie pour «inciter ceux qui se trouvaient à l’extérieur de rallier les unités de combat à l’intérieur du pays et de régler les graves problèmes qui menaçaient la Révolution» de dévier de ses objectifs. Aït Hamouda ne manquera pas de rendre hommage au président Chadli Bendjedid qui a ordonné l’ouverture d’une enquête à ce sujet. «Cette atteinte à l’honneur des deux martyrs démontrent la haine viscérale que vouent à Amirouche ceux qui ont passé le plus clair de leur temps dans les boîtes de nuit durant la guerre de Libération», accuse Aït Hamouda, qui souligne, par ailleurs, que «ceux qui imputent à mon père l'affaire de la bleuite ont pour objectif de ternir son image auprès des Algériens», rappelant que le colonel Amirouche avait lui-même avoué que des innocents ont été victimes «d’erreurs et de dépassements» et qu’il avait «interpellé les responsables à l’extérieur du pays pour diligenter une enquête sur cette affaire» à travers les différentes Wilayas historiques. Les circonstances de la mort du colonel Amirouche continuent de susciter une polémique, bien que beaucoup d’historiens, d’anciens membres de l’Armée de libération nationale et d’hommes politiques aient écrit sur ce sujet. Il va sans dire que les nouvelles accusations de Noureddine Aït Hamouda ne manqueront pas de susciter de vives réactions, à commencer par la famille d’Abdelhafid Boussouf.
Sarah S.
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