La voiture algérienne tarde
L’urgence de mettre en place une industrie automobile en Algérie ressort nettement des données sur le commerce extérieur publiées par le Cnis (Centre national de l’information statistique qui relève des Douanes algériennes). C’est maintenant une évidence : pour l’Algérien, le véhicule n’est plus un produit de luxe, au contraire, il tend à être indispensable. Les transports publics, qui ont connu des progrès indéniables (métro, tramway, train de banlieue) mais limités à la capitale, restent encore très insuffisants. Durant le premier semestre 2012, ce sont plus de 263 000 véhicules qui ont été importés pour une valeur de 3 milliards de dollars ; le double de l’année dernière. Les mesures prises pour décourager l’importation de véhicules (suspension du crédit automobile, délocalisation du déchargement des voitures vers les ports de Jijel et Mostaganem) n’ont pas atteint leur but. Grâce aux augmentations substantielles de salaires accordées en 2011 et en 2012, de nombreux Algériens ont les moyens de se payer une nouvelle voiture et ils ne s’en privent pas. Cette manne financière inattendue n’est pas restée longtemps dans les comptes des bénéficiaires, elle a été vite virée vers les constructeurs étrangers, notamment français.
Ramdane Ouahdi
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