Les batailles rangées et les rixes «décorent» le Ramadhan
Après une accalmie qui a duré quelques semaines à la faveur des arrestations opérées par les services de sécurité dans les quartiers et les cités difficiles, voilà que les batailles rangées entre les gangs et les rixes reprennent de plus belle dans l’Algérois. Si le premier jour du jeûne les habitants ont vécu des moments de quiétude, au second jour les choses ont viré à l’outrage, l’insulte, la provocation et la violence. A la cité 1 600-Logements, à Tixeraïne, des jeunes voyous se sont organisés en bandes munies d’armes blanches, de barres de fer et de gourdins. N’était l’intervention immédiate des SSI (sections de sécurité et d’intervention) de la Gendarmerie nationale, les choses auraient tourné au drame. L’intervention des «sages» a ramené, aussi, un tant soit peu le calme, mais la tension demeure très vive dans cette cité où le trafic de cannabis fait des ravages et remet en cause l’esprit de cohabitation qui animait, autrefois, les Algérois. Au marché d’Oued Tarfa, dans la daïra de Draria, comme au marché de Bab El-Oued, des rixes éclatent toutes les dix minutes entre des jeunes animés par une volonté de provoquer et de nuire, avons-nous constaté. Même les femmes et les vieillards n’échappent pas à cette violence qui a tendance à se généraliser durant le Ramadhan, mois symbole de pardon et de piété. Selon des témoignages recueillis par Algeriepatriotique, cette violence survient généralement au milieu des après-midi ou après la rupture du jeûne. Cela va sans dire que ces bagarres ne sont pas le propre de la capitale, puisque des accrochages sont signalés un peu partout à travers le pays. A Tizi Ouzou, un sexagénaire a échappé de justesse à un lynchage pour avoir protesté contre le trafic sur le poids de la marchandise dans un marché situé à la sortie nord-est de la ville des Genêts. A Oran, une jeune dame, accompagnée de ses enfants, a eu droit à une salve d’insultes au marché aux puces alors qu’un commerçant, la soixantaine, a failli être massacré par un client qui voulait être servi avant les autres. Cette violence est également vécue par les automobilistes, que ce soit en ville ou sur les routes. Côté services de sécurité, on signale une centaine de plaintes par jour à travers le pays, notamment pour vols, agressions, insultes, outrages et coups et blessures volontaires. Voilà à quoi les Algériens réduisent le Ramadhan qui ne fait que commencer…
Yanis B.
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