Vers un grand coup de balai au sein de la Télévision nationale
Nous apprenons de sources bien informées que le directeur général de l’Entreprise publique de télévision (EPTV), Tewfik Khelladi, s’apprête à opérer un grand changement à la tête des différentes directions centrales et stations régionales, dans les jours à venir. Un premier remaniement avait eu lieu quelque temps à peine après sa nomination, mais il avait touché des services administratifs uniquement. Des informations concordantes font état d’une mue en profondeur de l’Unique, qui a du mal à s’imposer au milieu d’une panoplie de chaînes satellitaires autrement plus professionnelles. La Télévision algérienne montre des signes d’essoufflement depuis plusieurs années, après un semblant d’amélioration au lendemain de l’ouverture démocratique d’octobre 1988. Ces treize dernières années, une chape de plomb empêche ce média lourd de s’épanouir, malgré les différents changements qui y ont été opérés. La faiblesse de la Télévision algérienne a été démontrée lors du conflit né de la rencontre de football entre notre équipe nationale de football et celle d’Egypte, en novembre 2009. La pléthore de chaînes satellitaires égyptiennes multipliaient les insultes contre le peuple algérien sans que celui-ci ne fût en mesure de répondre, se contentant des réseaux sociaux, seul exutoire en l’absence de tribunes capables de défendre réellement les intérêts du pays. La baisse de l’audimat a été aggravée, ces derniers mois, par le lancement d’au moins trois télévisions privées, dont les programmes sont confectionnés en Algérie mais qui émettent à partir de l’étranger, faute d’autorisation. Les autorités politiques ne cessant de louvoyer pour empêcher toute ouverture du champ audiovisuel avant 2014, date des prochaines élections présidentielles. Les changements que le nouveau directeur général de la Télévision publique – nommé sur décision politique – compte apporter ne seront d’aucune utilité, estiment des experts en communication interrogés par Algeriepatriotique. Pour eux, «l’Etat devra lever sa mainmise sur un secteur qu’il ne peut plus garder dans son giron avec le développement des nouvelles technologies de l’information et de la communication». Pour preuve, ajoutent ces experts, «des journaux électroniques, des blogs, des chaînes de télévision naissent tous les jours sans que le pouvoir en place ait les moyens de les interdire». «Le gouvernement est en retard d’une guerre», ironisent-ils, avant de conclure que «l’Algérie est un des rares pays au monde où la société avance plus vite que le pouvoir».
Sarah L.
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