L’ouverture des frontières avec le Maroc ne sera pas abordée au sommet de l’UMA
L’Algérie n’abordera pas la question de l’ouverture des frontières avec le Maroc dans un cadre multilatéral. Bien qu’officiellement aucune déclaration n’ait été faite, une source autorisée a affirmé aujourd’hui à l’agence française AFP que la réouverture de la frontière terrestre algéro-marocaine est une question «exclusivement bilatérale», et n’est pas liée à un sommet maghrébin. Présentée comme un haut diplomate algérien, cette source répond clairement à la récente déclaration du Premier ministre marocain, Abdelillah Benkirane, selon laquelle la tenue du sommet de l’Union du Maghreb arabe (UMA) est liée à la question de l’ouverture des frontières. Ce haut diplomate algérien a ainsi précisé que la tenue du sommet de l'UMA prévu cet automne et la fermeture de la frontière terrestre algéro-marocaine sont «deux questions tout à fait distinctes» pour Alger. Se voulant encore plus claire, cette source autorisée a indiqué que la date du sommet sera fixée lorsque les réunions préparatoires auront abouti. Quant à la réouverture de la frontière avec le Maroc, tant réclamée par Rabat, elle sera traitée dans un cadre «strictement bilatéral», a souligné la même source. Le Premier ministre marocain avait récemment déclaré à l'organe de son parti islamiste, le PJD, que les conditions de la tenue du sommet de l’UMA n'étaient pas encore «mûres», ajoutant que «tant que les frontières entre le Maroc et l'Algérie ne seront pas rouvertes, une telle réunion sera seulement de pure forme». L’Algérie a toujours séparé les questions relevant des relations bilatérales des dossiers multilatéraux concernant l’ensemble des pays du Maghreb. Cette position a été réaffirmée plusieurs fois par de hauts responsables algériens. Quant à la réouverture des frontières, Alger affiche sa disposition à le faire, mais elle préfère aller prudemment pour ne pas avoir de «mauvaises surprises». Le ministre des Affaires étrangères avait déclaré à ce sujet, en 2011, que les frontières entre l’Algérie et le Maroc ne pourront pas rester fermées «indéfiniment». La prudence d’Alger trouve son explication dans les raisons mêmes qui l’ont poussé à fermer cette bande frontalière avec le Maroc en 1994. Alger avait décidé de fermer sa frontière terrestre avec Rabat après un attentat meurtrier à Marrakech ; le royaume avait rendu responsables les services de secrets algériens. Outre ces accusations infondées, Rabat avait, à l’époque, et d’une manière unilatérale, imposé le visa aux Algériens, lequel sera supprimé par le Maroc lors de la visite de Mohammed VI à Alger en 2005 dans l’espoir de voir l’Algérie accepter de rouvrir ses frontières avec son voisin de l’ouest.
Sonia B.
Comment (4)