Echec des négociations à l’ONU sur un traité sur le commerce des armes conventionnelles
Les Etats membres de l'ONU n'ont pas réussi vendredi à s'accorder sur un traité sur le commerce des armes conventionnelles destiné à réglementer cette industrie florissante dont le chiffre d’affaires se compte en dizaines de milliards de dollars. Dans un communiqué de presse dont Algeriepatriotique a eu une copie, la section algérienne d’Amnesty international impute cet échec aux grandes puissances mondiales qui ont reporté «un accord historique sur le commerce des armes». Le communiqué épingle d’autres pays en regrettant «le manque de coopération de l’Algérie, de l’Égypte, de l’Iran, de la Corée du Nord et de la Syrie», prévisible mais inexcusable, aux dires des militants algériens d’Amnesty International. «Une personne meurt chaque minute à cause de la violence armée ; il est donc impératif que les grandes puissances montrent la voie à suivre. Le président américain Barack Obama a demandé plus de temps pour parvenir à un accord. Combien de temps lui faut-il encore ?» a déclaré Salil Shetty, secrétaire général d'Amnesty International. Les représentants de 193 pays ont participé à des négociations qui ont duré du 2 au 27 juillet, à New York, dans le but d’arriver à des propositions et de préparer une grande initiative en matière de contrôle des armes conventionnelles dans le cadre de l'ONU. Selon le communiqué d’Amnesty International (association algérienne), plus de 90 pays ont réclamé un traité sur le commerce des armes, le plus tôt possible. Ils ont publié un communiqué conjoint à la fin des négociations indiquant qu'ils «sont déterminés à sécuriser un traité sur le commerce des armes dès que possible». Le président de la conférence, Roverto Garcia Moritan, a fait observer que ce groupe de pays reconnait qu'il serait «difficile» de conclure un tel traité, mais il a malgré tout souhaité qu’il soit conclu d'ici à la fin de l'année. Le projet de traité devrait être remis à la 67e session de l'Assemblée générale de l'ONU, prévue en septembre. «Nous luttons depuis plus de dix ans pour un traité robuste sur les armes et le combat se poursuit. Nous n'abandonnerons pas jusqu'à ce qu'un nouveau traité solide devienne réalité», a déclaré Jeff Abramson, directeur du Secrétariat du contrôle des armes, dans un communiqué de presse rendu public à New York. L’association algérienne Amnesty International se déclare optimiste «quant à la possibilité de parvenir à un traité sur le commerce des armes, efficace, une large majorité de gouvernements ayant assuré qu’ils continueraient à œuvrer en faveur d’un texte solide qui protège les droits humains».
Ramdane Ouahdi