Loin du gouffre théocratique
Dans un monde arabe que déchire depuis de longs mois une tourmente appelée cyniquement «printemps» par les Occidentaux, les Algériens ne se privent pas de goûter durant le Ramadhan aux plaisirs des douceurs du soir après une journée de jeûne. C’est particulièrement perceptible dans la capitale qui connaît une vie nocturne inhabituelle. L’Algérie, ciblée, elle aussi, dans le cadre de l’offensive «printanière» occidentale, a imposé son exception. Notre pays qui est passé tout près du gouffre théocratique, au début des années 90, et qui s’en est sorti seul, grâce à son armée et à la résistance du peuple, en tire aujourd’hui les bénéfices. Les terrasses des cafés, les salles de spectacles, les jardins publics, les espaces sur le front de mer, les plages, sont occupés jusqu’à une heure avancée de la nuit par une population qui veut profiter de la vie. Point noir dans ce tableau, bien visible le jour : l’hygiène fait toujours défaut dans les rues des villes et particulièrement à Alger. Les autorités ont un plan stratégique qui s'étale jusqu'en 2030, pour faire d’Alger une métropole méditerranéenne, dit-on, mais dans l’immédiat, il manque le coup de balai qui donnera à ses rues la propreté dont elles ont besoin. Allez faire vos achats au marché Redha-Houhou (ex-marché Clauzel), en plein centre d’Alger, une odeur insupportable vous accueille, la benne à ordures déborde largement avant d’être vidée et elle n’est jamais lavée. Si vous devez rendre visite à quelqu'un dans une des cités à Bab Ezzouar – c’est dans la proche périphérie d’Alger – vous croiserez des amas de sachets d’ordures éventrés et dégageant des odeurs pestilentielles. Et ce n’est qu’un exemple, mais il est représentatif de l’état de l’environnement dans le pays.
Lazhar Houari
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