Ould Abbès : «Je sais que je dérange des intérêts»
Le ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès, refuse de parler de pénurie de médicaments. Pour lui, il y a plutôt des «dysfonctionnements» dans les circuits de distribution. «Je le dis et le répète, il n’y a pas de pénurie de médicaments. Nous avons importé à temps des quantités suffisantes. Rien que durant les cinq premiers mois de l’année en cours, la PCH a acheté pour 25 milliards de dinars de médicaments», assure-t-il, dans une déclaration à Algeriepatriotique. Pour étayer ses propos, le ministre a évoqué les derniers chiffres du Centre national de l’informatique et des statistiques (Cnis), selon lesquels la facture des importations des médicaments a augmenté de 33% au cours du 1er semestre 2012. Le ministre affirme, dans ce sens, que l’indisponibilité des médicaments dans les officines «est due à des problèmes de distribution». Selon lui, «il y a des distributeurs qui ne jouent pas le jeu», rappelant avoir déjà retiré l’agrément à 230 distributeurs et à quatre importateurs qui ne respectaient pas les cahiers des charges. Ould Abbès hausse ainsi le ton et menace de sévir contre les distributeurs qui n’accompliraient pas leur travail convenablement. «Le médicament n’est pas de la pomme de terre. On ne peut pas se permettre des ruptures dans la chaîne de distribution, car il y va de la santé des malades», martèle-t-il. Le ministre accuse des lobbies d’être derrière de ce qu’il qualifie de «surenchère» sur le médicament. «Je continue à déranger des intérêts. Je l’assume, je n’ai peur de rien. J’ai un gilet par-balles. J’ai une mission, je l’accomplis», ajoute-t-il d’un ton sec.
Sonia B.
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