Près de 170 000 réfugiés de nationalités diverses en Algérie
Le nombre de réfugiés se trouvant sur le sol algérien est de près de 170 000, selon un bilan des autorités algériennes, cité dans le dernier rapport (2011) du Haut Commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR). La majorité de ces réfugiés sont des Sahraouis qui se trouvent actuellement dans les camps de Tindouf, au sud-est algérien, en plein désert. Leur nombre est de 165 000, selon les autorités algériennes. Le HCR, quant à lui, dit assister 90 000 d’entre eux, répartis sur cinq camps. Le HCR, qui compte lancer une campagne d’enregistrement, met en œuvre un programme d’assistance à ces dizaines de milliers de réfugiés vulnérables dans les camps. Viennent en deuxième position, les 4 000 réfugiés palestiniens. Le HCR prend en charge uniquement 10 personnes, précise-t-il dans son rapport. En troisième position, il y a les réfugiés venus de différents pays dont le nombre est de 130. Parmi eux, il y a 41 femmes et 34 mineurs. L’Algérie est confrontée également aux demandeurs d’asile. D’après le HCR, il y a eu en 2011 près d’un millier de demandeurs : 300 Camerounais, 210 Ivoiriens et 310 de divers pays. Pour faciliter le traitement de ces demandes, le HCR s’est engagé à assister le gouvernement algérien afin qu’il adopte une nouvelle loi sur l’asile. Cela, pour répondre au nouveau contexte régional et même international. D’ailleurs, actuellement, il y a des centaines de Syriens qui comptent demander l’asile en Algérie. Pour ce faire, le HCR a mis à disposition un juriste pour appuyer l’élaboration de cette nouvelle loi sur l’asile et s’est dit prêt à former les fonctionnaires. En l’absence de structures d’asile nationales, le HCR s’est chargé d’enregistrer les personnes relevant de sa compétence en Algérie, de leur délivrer des papiers et de déterminer leur statut. À la fin de l’année 2011, quelque 140 réfugiés et 820 demandeurs d’asile, provenant en majorité d’Afrique subsaharienne, étaient enregistrés auprès du bureau du HCR à Alger. Le nombre de demandeurs d’asile sollicitant l’aide du HCR a sensiblement augmenté en 2011. La plupart d’entre eux étaient originaires du Cameroun, de Côte d’Ivoire ou du Nigéria. «Les réfugiés et les demandeurs d’asile urbains sont souvent considérés comme des migrants économiques en situation irrégulière, ce qui les expose à des arrestations et à des mises en détention», souligne-t-on dans ce rapport annuel, selon lequel la plupart des réfugiés n’ont pas accès au marché de l’emploi légal. Le HCR reconnaît cependant que les réfugiés et les demandeurs d’asile peuvent, en revanche, bénéficier du système de santé publique à Alger et dans d’autres zones urbaines. Les réfugiés sahraouis accueillis dans les quatre camps de la région de Tindouf demeurent dans un état de dépendance totale vis-à-vis de l’assistance internationale. Avec un budget annuel de près de 26 millions de dollars, le HCR investit dans l’essentiel : l’eau, la nutrition, la santé et l’éducation. Durant l’année dernière, il n’a pu offrir que des services de santé limités aux réfugiés reconnus comme tels et une assistance médicale restreinte aux soins très urgents/vitaux aux demandeurs d’asile vivant en milieu urbain. Seuls 40% des réfugiés urbains ont reçu des articles non alimentaires pour l’hiver. La quantité insuffisante de nécessaires d’hygiène et de protections périodiques, associée au volume limité d’eau disponible, a soumis la population des camps sahraouis à des conditions d’hygiène difficiles. Le rapport souligne également le manque de mobilier essentiel dans les écoles primaires des camps. Plus de 10 000 tentes ont besoin d’être remplacées.
Sonia Baker
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