Un nouveau scandale éclabousse le groupe OTH détenteur de Djezzy
La presse palestinienne a fait état, cette semaine, d’une correspondance adressée par le procureur général de l’Autorité palestinienne à l’homme d’affaires égyptien Naguib Sawiris, en sa qualité de président du groupe Orascom Telecom Holding (OTH), propriétaire de Djezzy en Algérie, qui nous apprend que celui-ci compte parmi ses actionnaires des escrocs notoires. Dans sa lettre, le procureur palestinien demande à Sawiris de «geler les actions» appartenant à deux anciens responsables palestiniens, l’ex-conseiller économique de Yasser Arafat, Khaled Salam, alias Mohamad Rashid, et Mohamad Dahlan, haut responsable du Fatah, aujourd’hui exclu, et ce, jusqu’à la fin d’une instruction en cours qui concerne les deux mis en cause, en application d’une décision rendue en juin 2012 par la Cour palestinienne de la lutte contre la corruption. Le procureur rappelle que Mohamed Rashid était condamné à 15 ans de prison, à une amende de 15 millions de dollars et une obligation de rembourser une somme de 24 millions de dollars, l’équivalent de ce qu’il aurait détourné de la Caisse d’investissement de l’Autorité palestinienne et de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). Argent volé qu’il aurait placé sous forme d’actions dans ce vrai nid d’affairistes véreux qu’est Orascom. Au moment où nous publions ce énième scandale du groupe égyptien, OTH n’a toujours pas réagi à cette interpellation. L’histoire de cet empire tentaculaire est truffée d’affaires d’escroquerie dans plusieurs pays où il a eu à «investir», notamment en Italie, où il est toujours poursuivi par la justice, et en Algérie où il réussit, à travers sa filière de téléphonie mobile Djezzy, son «coup de maître», en narguant souverainement, entre autres coups de Jarnac, l’administration fiscale, pour s’être dérobé au paiement de quelque 230 millions de dollars de redressement fiscal, malgré les milliards qu’il a engrangés depuis son avènement et en dépit d’une situation de quasi-monopole qu’il réussira à imposer sur le marché local, avec l’étrange et non moins suspecte complicité de l’ARPT.
Ghania B.
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