Les monarchies du Golfe à la rescousse d’un Maroc exsangue
Les pays du Golfe ont décidé d’octroyer 5 milliards de dollars au gouvernement marocain afin qu’il puisse financer ses investissements, rapportent des médias marocains, lesquels précisent que cet accord de financement conclu cette semaine sera annoncé «incessamment». Ce financement s’inscrit dans le cadre de l’intégration du Maroc dans le Conseil de coopération du Golfe (CCG) qui regroupe les fonds souverains du Qatar, des Emirats, de l’Arabie Saoudite et du Bahreïn. En contrepartie de ce financement, le Maroc organiserait une campagne de charme pour les fonds souverains du Golfe. «Cette grande opération est prévue en décembre prochain pour la promotion de leurs actions et de leurs ambitions au Maroc », écrit Les Echos du Maroc. Les 5 milliards obtenus par le Maroc proviennent des fonds souverains de quatre pays, à savoir l’Arabie Saoudite, les Emirats, le Qatar et le Koweït, à raison de 1,25 milliard de dollars par pays. Cet argent sera utilisé pour la réalisation de projets d’infrastructures publiques, au développement du secteur de la santé et de l’agriculture confrontée au manque d’eau. La presse marocaine, citant un représentant de l’un de ces fonds souverains, souligne que ces financements ont été accordés au Maroc grâce aussi à son rythme de croissance (5% en 2011) jugé appréciable. «L’annonce de cette manne financière arrive à point nommé pour soulager les finances publiques qui peinent de plus en plus à préserver les équilibres financiers et à financer les investissements publics prévus cette année», relève Les Echos. Contre la baisse des réserves en devises, le gouvernement préconise ainsi l’endettement. Pour faire face à ses difficultés macroéconomiques, le Maroc a déjà obtenu 3 milliards de dollars du FMI. Mais cet endettement suscite des craintes chez les Marocains. «Le danger est que ces options de financement incitent le gouvernement à l’endettement facile. N’oublions pas que l’endettement interne est actuellement supérieur à 30% du PIB national, le risque de surendettement est là, il nous guette si on n’agit pas en priorité sur les réformes structurelles», souligne un économiste averti, interrogé par un journal marocain. Mais le Maroc semble compter beaucoup plus sur son amitié avec les monarchies du Golfe qui n’hésiteraient pas, comme elle l’avait fait auparavant, à voler à son secours encore une fois s’il le faut. Car le Maroc reste l’unique monarchie en Afrique.
Sonia B.
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