Egypte : Morsi destitue le maréchal Tantaoui, ministre de la Défense depuis plus de vingt ans

Selon l'agence officielle Mena, le président égyptien Mohamed Morsi a mis à la retraite l'homme fort du régime, l’inamovible chef de l'armée le maréchal Hussein Tantaoui, ministre de la Défense, président du Conseil suprême des forces armées (CSFA) qui avait pris la tête du pays après la chute du régime de Moubarak et les élections qui ont propulsé les Frères musulmans au pouvoir. Agé de 76 ans, il était ministre depuis 1991. Le chef d'état-major de l'armée et numéro 2 du CSFA, Sami Anan, a également été destitué. Le maréchal Tantaoui sera remplacé par le général Abdel Fattah Al-Sisi, chef des services de renseignements militaires. Les deux responsables destitués ont été nommés à des postes de conseillers. Par la même occasion, le président Morsi a nommé un vice-président, le juge Mahmoud Mekki, qui devient seulement le deuxième homme à ce poste en 30 ans. Des experts algériens interrogés par Algeriepatriotique estiment que ces changements à la tête de la haute hiérarchie de l’institution militaire égyptienne ne pouvaient intervenir que parce qu’au sein de l’armée le terrain y était certainement favorable. Le président Morsi a sans doute procédé à des consultations dans l’armée avant de prendre sa décision. Il ne faut donc pas s’attendre à ce que ces changements entraînent des remous dans l’armée ou dans le pays. Mais, selon notre correspondant au Caire, la rue égyptienne montre des signes de panique dans la crainte d'un coup d'Etat. Il y a lieu de s’interroger, en effet, pourquoi la décision du président Morsi a été prise en ce moment : est-elle liée au contexte de tension très grande dans le nord de la péninsule du Sinaï où l'armée est engagée dans une opération d'envergure contre le terrorisme. Dimanche matin, trois militaires ont trouvé la mort dans un accrochage, près du village d'al-Goura, dans le Nord-Sinaï, contre des hommes armés de lance-roquettes, de grenades et d'armes automatiques. Plusieurs personnes sont mortes dans cet accrochage, selon diverses sources. L'armée et la police égyptienne ont envoyé de nombreux renforts dans cette région après une attaque dimanche dernier qui a coûté la vie à 16 gardes-frontières égyptiens et qui a été attribuée à des terroristes islamistes. Les autorités égyptiennes se sont engagées à reprendre en main cette région sensible, proche d'Israël et de l'enclave palestinienne de Ghaza, en proie à un fort regain d'insécurité depuis la chute en février 2011 du président Hosni Moubarak. Le président Morsi a abrogé le décret constitutionnel pris par l'armée avant son élection, donnant des pouvoirs élargis aux militaires, mais on ne s'attend pas à ce qu'il poursuivre l’épreuve de force en réhabilitant le Parlement dominé par les Frères musulmans.
R. I.

Commentaires

    chark
    13 août 2012 - 8 h 33 min

    Tres bonne initiative de la
    Tres bonne initiative de la part du président égyptien ,je pense que Morsi à bien sentit qu’il y à bien eu un complot signé  » tantaoui-mossad  » dans l’affaire du sinaî , et qu’il était tant de couper le cordon ombilical avec les résidus du regime Moubarak !

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