Issad Rebrab répond au neveu de Houari Boumediene
Le patron du groupe Cevital, Issad Rebrab, sort de sa réserve et apporte une implacable mise au point aux accusations de Nacer Boukharouba à son encontre. Ce professeur à l’université de Guelma avait publié, le 26 juillet dernier sur les colonnes d’El Watan, une contribution dans laquelle il accusait Rebrab d’avoir construit son empire grâce à des «crédits de l’Etat généreusement alloués» qu’il n’aurait «jamais remboursés» et d’avoir joui de «monopoles très lucratifs». Issad Rebrab se considère ainsi diffamé et victime d’une opération de dénigrement. «Le groupe Cevital, M. Boukharouba, n’a aucune dette envers l’Etat ou envers une banque publique», dément-il, avant de se demander «pourquoi l’auteur de l’article se garde de me citer nommément alors qu’il a tout fait pour que le lecteur me reconnaisse». Il admet que, comme toute entreprise, Cevital recourt parfois, pour les besoins de son développement, au crédit bancaire, assurant être un très bon payeur. Il revient ainsi sur Metalsider (qui a précédé Cevital) qui a sollicité, à la fin des années 1980, un crédit de 50 millions de dinars auprès de la BNA pour l’accompagner dans la réalisation du projet sidérurgique de Larbâa, déjà réalisé à 75%. Le patron de Cevital indique que «ce crédit a été intégralement remboursé en respectant l’échéancier établi par la BNA». Mieux encore, Rebrab précise avoir remboursé plus de 450 millions de dinars pour compenser les pertes de change en raison de la dévaluation ultérieure du dinar algérien. Issad Rebrab s’est posé la question de la finalité de l’attaque de Boukharouba contre le secteur privé national productif et celle d’avoir voulu le faire à travers le dénigrement de sa personne, sans même faire l’effort de prendre connaissance de son réel parcours d’entrepreneur. Dans sa longue mise au point, il rétablit la vérité sur son parcours professionnel. Rebrab dénonce ainsi «ces attaques injustifiées contre lui et le secteur privé national qui reflètent la position doctrinale» de leur auteur. Il met en avant, dans ce sillage, l’apport considérable de son groupe à l’économie nationale. Un groupe qui occupe une place de «leader» dans la production de l’huile de table, du sucre et du verre plat. Une position de leader que Rebrab appelle à ne pas confondre avec une situation de «monopole» qui ne peut se produire, selon lui, que dans le cas où la loi réserve à une entreprise l’exclusivité de fabriquer ou de commercialiser un produit sur le marché. Ce qui n’est pas le cas de son groupe. «Par sa contribution fiscale, le groupe alimente régulièrement les caisses de l’Etat» et se place comme «deuxième exportateur après Sonatrach». Il affirme que 59% des richesses produites par le groupe sont versées aux impôts, 40% orientées vers l’investissement et 1% prises en dividendes. Il regrette ainsi que le débat sur les choix économiques du pays, qui aurait pu être constructif, «tourne au dénigrement, à l’injure et à la désinformation».
Sonia B.
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