Syrie : Lakhdar Brahimi subit les premières pressions
Tout récemment nommé – vendredi seulement – par le Conseil de sécurité de l’ONU médiateur international pour la Syrie, Lakhdar Brahimi est déjà confronté aux premières pressions visant à rendre sa mission impossible alors qu’il n’a pas encore véritablement commencé à travailler. Son «crime» : avoir répondu à une question concernant le départ du président Assad à contre-courant de ce que martèlent les Occidentaux. Il a dit : «Il est bien trop tôt pour que je puisse prendre position sur ce sujet. Je n’en sais pas assez sur ce qui se passe.» Pour le «Conseil national syrien», regroupement d’opposants installés à l’étranger et à la solde des Occidentaux, cette réponse est inacceptable, surtout quand on la compare aux propos de Mme Clinton, répétés par Laurent Fabius, sur la même question. Le «Conseil national syrien» a réclamé de Lakhdar Brahimi, un diplomate chevronné, des excuses pour ne pas avoir appelé au départ du président Assad, comme l’ont fait Mme Clinton et Laurent Fabius. L’ancien ministre algérien des Affaires étrangères a été obligé de donner des précisions sur les circonstances dans lesquelles il a tenu les propos qui ont choqué le «Conseil national syrien». C’était lors d’un entretien téléphonique avec la chaîne qatarie Al Jazeera, une des principales alliées du terrorisme en Syrie. «Concernant (la question de savoir) si M. Assad va partir ou pas, je n’ai pas dit que ce n’était pas le moment pour lui de partir.» Lakhdar Brahimi refuse d’être le jeu de manipulations médiatiques. «Je suis là et tout le monde peut venir (me parler) mais je ne m’adresse pas aux gens à travers les médias.» Il a estimé que c’était plutôt au «CNS» de lui adresser des excuses. Le diplomate algérien n'a pas encore discuté avec le président syrien mais a déclaré qu'il le rencontrerait, ainsi que les membres de l'opposition, le moment venu. Pour Lakhdar Brahimi, «ce sont les Syriens qui feront la guerre ou la paix, personne d'autre. Et nous serons là pour tenter de les aider autant qu'ils accepteront notre aide».
R. O.
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