Appel à manifester le 1er septembre en France contre le délit de faciès

Des syndicats, des associations et des collectifs de défense des droits de l’Homme ont appelé, lundi, à manifester le 1er septembre prochain à travers toute la France pour exiger la régularisation des travailleurs étrangers sans-papiers et l’arrêt des contrôles au faciès. Dans leur appel à une «manifestation unitaire», ils regrettent que le problème des sans-papiers soit «resté entier» avec l’avènement du parti socialiste au pouvoir depuis mai dernier. «Les sans-papiers continuent d’être surexploités par un patronat intéressé à pousser toujours plus loin la déréglementation du marché du travail», notent les contestataires, parmi lesquels la Ligue des droits de l’homme, le Mrap et Droits Devant. Ils relèvent que, parallèlement dans la dernière période, la politique dite de «lutte contre l’immigration irrégulière» s’est soldée par des «lois de plus en plus restrictives, de véritables politiques de chasse à l’étranger, avec des quotas d’expulsions toujours plus élevés». «En prime, les travailleurs migrants avec ou sans papiers ont été désignés comme boucs émissaires du fléau social qu’est le chômage. Et plus généralement les étrangers, comme responsables de l’insécurité, de la délinquance et des trafics de drogue», ajoutent les initiateurs de l’appel. Ceux-ci comptent également réclamer lors des prochaines mobilisations, la fermeture des centres de rétention administrative (CRA) des étrangers ainsi que «l’égalité de traitement» entre Français et étrangers dans les études comme au travail. A Paris, un rassemblement est prévu place de la République, plus précisément devant l’église Saint-Bernard où, il y a 16 ans, le 23 août 1996, 300 personnes, des femmes, des hommes et des enfants, «sans papiers», étaient délogés manu militari. En réaction, 30 000 manifestants avaient défilé pour dénoncer la politique du gouvernement et les lois Pasqua (du nom du ministre de l’Intérieur de l’époque). Grâce à cette mobilisation, une vague de régularisation a eu lieu sous le ministère de Jean-Pierre Chevénement.
R. I.
 

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