Qu’ils retournent en prison !
L’idée selon laquelle «tout le monde trouve son compte» dans la situation quasiment chaotique créée par l’incivisme, poussé jusqu’à la délinquance, d’une frange de la société et le laxisme, synonyme d’impunité, noté chez les pouvoirs publics, a été battue en brèche par des gens ordinaires qui habitent des quartiers populaires et qui trouvent inadmissibles les atteintes à leur cadre de vie. A Batna, fait nouveau, des citoyens ont manifesté contre la libération de bandits notoires qui ont vraisemblablement bénéficié de la grâce traditionnelle accordée à l’occasion de l’Aïd. Mieux, à Belcourt, une action des riverains, exacerbés par la présence des malfrats, a donné lieu, le lendemain même, à une série d'arrestations opérées par la police. Certes, ces exemples restent peu répandus, il y a encore beaucoup de scènes qui relèvent du «monde à l’envers» comme dans cette petite ville près d’Alger où les délinquants bénéficiaires de la grâce ont été accueillis comme des héros et acclamés à la sortie de la prison par leurs «amis» qui ont bruyamment fait la fête, en pleine nuit, sans aucun égard pour le voisinage et sans être inquiétés. Des comportements antisociaux incompatibles avec le modus vivendi qui permet aux gens de vivre ensemble, mais qui sont nourris et encouragés par le laxisme des autorités dont on trouve également les résultats catastrophiques dans l’ampleur prise par les accidents de la route quelles qu’en soient les causes (humaines ou liées à l’état du véhicule ou à l’état de la chaussée). Idem pour l’insalubrité, le tapage, etc., qui empoisonnent la vie des gens paisibles, et qui ont leur racine dans une étrange politique urbaine faite de complaisance et de négligence. Il faut souhaiter que l’exemple donné par les citoyens de Batna et de Belcourt soit largement médiatisé et suivi partout.
Lazhar Houari
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