Situation économique au Maroc : l’inquiétude monte
Derrière le discours officiel de propagande, qui veut montrer un Maroc prospère et en «excellente» santé économique, se cache une vérité tout autre. Les médias et les experts sont de plus en plus nombreux à tirer la sonnette d’alarme et à mettre les autorités marocaines en garde contre une dégradation brusque et brutale du niveau de vie des Marocains, tout en sachant que la majeure partie de la population de ce pays vit dans des conditions difficiles. Les médias rapportent, en effet, que «le niveau de la masse salariale de l’Etat inquiète». «La masse salariale de l’Etat marocain a atteint le seuil critique de 11% du PIB, en 2011, d’une valeur de 88,6 milliards de dirhams. Pourtant, l'an dernier, les recrutements dans la fonction publique avaient baissé à 18 682 salariés contre 23 700 en 2010», lit-on. «Le record de la masse salariale est dû aux revalorisations des salaires de 600 dirhams nets accordées à partir de mai 2011, afin de neutraliser les troubles sociaux qui ont secoué le pays en marge du printemps arabe», expliquent les médias marocains. Ces chiffres interviennent au lendemain d’un prêt accordé par le FMI d’un montant de 6,2 milliards de dollars, suivi d’un autre des pays du Golfe d’une valeur de 5 milliards de dollars. Des palliatifs, selon des experts financiers et économiques, qui ne font que colmater des brèches sans réel effet sur la société marocaine. Des internautes «neutres» avaient reproché à Algeriepatriotique de se fourvoyer dans des explications empiriques sur la situation sociale et économique dans ce pays voisin, mais des analystes interrogés par notre journal affirment à l’unanimité que «quelle que soit la littérature usitée pour expliquer l’intérêt d’une telle démarche pour le Maroc ou tout autre pays demandeur de prêts auprès de l’institution financière mondiale, cela ne changera rien au fait que plus on se voit accorder des lignes de crédit par le FMI, plus on hypothèque sa souveraineté et moins cela garantit le bien-être de la majorité des citoyens». Le Maroc s’est engagé dans des projets titanesques «budgétivores et non prioritaires», moins par besoin que par souci d’imiter le voisin algérien. «Pourtant, expliquent encore nos sources, les autorités marocaines ne sont pas censées ignorer que l’Algérie ne recourt pas aux emprunts pour la réalisation de ses projets qu’elle finance grâce à la rente pétrolière.» «Une embellie passagère qui risque de fausser tous les calculs si l’économie de l’Algérie n’est pas réorientée dans le sens d’une meilleure intégration maghrébine.» «Une option que le Maroc devra prendre sérieusement en considération et pour laquelle il devra œuvrer inlassablement pour sa propre survie et celle du Maghreb tout entier», ajoutent nos sources, qui laissent entendre que l’avenir du Maghreb est dans l’amélioration des relations entre les deux plus grands pays du Maghreb. «Pour cela, Alger et Rabat devront faire des concessions», concluent nos sources.
Sarah L.
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