L’Afrique a besoin de politiques pour contrer l’inflation générée par les revenus de ses matières premières
L'Afrique a besoin de politiques économiques adéquates pour contrer les poussées inflationnistes générées par les revenus de ses matières premières, a indiqué, mercredi à Alger, le ministre des Finances, Karim Djoudi. «La valorisation des cours des matières premières a engendré dans les pays exportateurs d'Afrique un afflux de capitaux qui est potentiellement générateur de surchauffe inflationniste et qui a besoin de politiques adéquates pour la contrer et limiter son impact», a déclaré Djoudi lors du symposium des banques centrales d'Afrique, qui se tient à Alger. Selon Djoudi, il est impératif pour l'Afrique, dans un monde de plus en plus globalisé, caractérisé par un grand mouvement de capitaux, d'identifier ces politiques anti-inflationnistes. «Ces poussées inflationnistes doivent être contrées par des politiques monétaires (des banques centrales), conjuguées à des politiques budgétaire prudentes», a-t-il estimé. Il a ajouté que l'inflation impacte les politiques économiques des pays africains, allant jusqu'à limiter leur visibilité (économique) à moyen terme et entravent également la réalisation de leurs objectifs en matière de développement. Citant le cas de l'Algérie, Djoudi a indiqué que les politiques publiques menées jusqu'ici ont entraîné une amélioration du niveau de vie de la population. Ces politiques intègrent des mesures pouvant absorber les chocs causés par les fluctuations des prix matières premières et de large consommation. La maîtrise de l'inflation en Algérie dans un contexte d'expansion de la dépense publique a été le résultat du retrait des excès de liquidités par la Banque d'Algérie, a-t-il relevé à ce propos. Le symposium qui se tient sur une journée traitera notamment de la problématique de la volatilité des cours mondiaux des produits de base et des mouvements de capitaux, ainsi que du rôle des banques centrales africaines pour contrer les poussées inflationnistes à travers des politiques monétaires efficaces. Ce symposium sera suivi jeudi par l'Assemblée générale de l'association des banques centrales africaines (ABCA) qui devrait désigner Mohamed Laksaci, gouverneur de la Banque d'Algérie, comme nouveau président de cette association en remplacement du gouverneur de la Banque centrale de Malawi, Charles Chuka.
R. N.